Ce départ en vacances s’annonçait bien : la petite famille n’avait pas encore embarqué dans la voiture, que les problèmes s’enchaînent déjà. Ils n’étaient pourtant que quatre, les parents, le grand père et le fils. On aurait dit un départ digne d’une famille de dix personne (et ces familles avaient d’ailleurs sûrement l’habitude, s’organisant bien mieux et n’ayant pas tous ces problèmes de dernière minute).
Le père avait envie d’emporter la maison entière, seulement la voiture avait ses limites. Il n’en finissait pas. Il sortait chaque fois une valise de plus, et la mère se demandait d’où il la sortait, car elle ne se rappelait absolument pas l’avoir vue quelque part dans la maison auparavant. Il chargeait aussi la voiture de toujours plus de nourriture pour midi, mais ils n’étaient que quatre, pas cinquante. Il en mettait peut-être un peu trop. Mais selon lui, il fallait être prévoyants. Si jamais il arrivait quelque chose, ils ne mourraient pas de faim, au moins.
La mère époussetait sa voiture en râlant parce que le père n’avait de cesse d’apporter des valises.
Le fils râlait parce qu’il avait entendu que c’était un jour rouge sur la route, il n’arrêtait pas de répéter qu’il fallait mieux ne pas partir aujourd’hui.
Le grand père se plaignait qu’il n’y avait déjà plus de Wi-fi, et comment allait-il pouvoir appeler ses amis, maintenant ?