20) Ecrire un texte où il n’y a pas de O (lipogramme)
Elle était assise sur une des chaises de sa cuisine. Elle regardait par la fenêtre. Il ne se passait quasiment rien, en principe. Mais elle aimait quand même regarder afin de s’assurer qu’elle n’allait pas manquer un évènement intéressant. Elle devait tenir cela de sa mère qui aimait regarder les passants marcher dans la rue, les magasins s’éveiller, la ville vivre sa vie. Sa mère en avait passé, des heures à admirer les fleurs qui grandissaient, baignées de lumière et « abreuvées » par la pluie.
Elle était là, devant sa fenêtre, à se demander ce que ces gens qui passaient dans la rue pensaient. Elle essayait de leur imaginer des vies. Celui-là, par exemple, avec le pardessus bleu, il devait être en train de rentrer chez lui après ses heures de travail. Sa famille l’attendait sûrement. Il était certainement en train de réfléchir à ce qu’ils allaient manger quand il rentrerait. La petite fille qui marchait en sautillant, elle avait déjà effacé de sa tête les mathématiques apprises en classe. Elle pensait à ses figurines de fées qu’elle avait laissées le matin même dans sa chambre. Elle s’amuserait avec elles dès qu’elle rentrerait.
Et celui qui rasait les murs, ce n’était peut-être pas un bandit. Il avait le regard fuyant, mais il n’était sûrement pas recherché. Il regardait les sacs des passants avec un intérêt certain, mais il n’était pas ce qu’il semblait être, c’était sûr. Celle qui essayait de rattraper un chapeau qui s’était échappé, elle avait sûrement eu une mauvaise matinée. Elle faisait une tête d’enterrement. Elle avait une aura assez mauvaise. Les autres passants devaient le sentir, car ils ne la regardaient pas.
Elle se leva de sa chaise, satisfaite. Elle avait créé des vies intéressantes à ces passants.
19) Décrire trois personnages, deux complètement éloignés de moi et un qui me ressemble sans préciser qui est qui
C’était l’après-midi, il faisait un temps maussade. Sur cette place, beaucoup de personnes allaient et venaient. Mais trois personnes en particulier allaient devenir les protagonistes de cette histoire. Chacun des passants faisaient partie de leur propre histoire, mais ces trois personnes allaient bientôt faire partie de la même histoire.
Tout d’abord, Domitille, une grande femme brune montée sur talons qui n’avait de cesse de regarder sa montre comme le lapin d’Alice l’aurait fait s’il avait été là. Domicile était une belle femme, elle avait un bon travail, un petit ami, mais elle n’était pas heureuse dans la vie. Elle ne savait pas bien pourquoi, et donc elle avait déjà fait le tour des psys de la ville pour chercher à savoir ce qui n’allait pas chez elle. D’ailleurs, elle tenait la carte d’un énième docteur chez qui elle allait aller en dernier recours. (elle disait toujours cela pour ensuite en rappeler un autre, et la série continuait. C’était toujours comme ça) Elle passa une main pour remettre en place des cheveux déjà impeccablement coiffés, puis elle regarda autour d’elle. Toujours pas de petit ami. Mais où était-il passé ? Il avait dit qu’il viendrait la retrouver ici il y a déjà vingt minutes ? Allait-elle devoir rentrer à pieds ou bien prendre le bus ? Elle fouilla dans son sac et en tira des profondeurs un portable à paillette. Elle l’ouvrit. Il était toujours allumé, cela allait plus vite quand elle devait appeler son petit ami. Il était d’ailleurs le numéro le plus appelé sur sa liste d’appels. Elle l’appela, mais personne ne répondit. Elle se leva de son banc, énervée. Elle ne vit pas la jeune femme qui arrivait à sa hauteur, les yeux sur son portable. Elles se percutèrent assez violemment.
Cette jeune femme, c’était Morgane. Elle n’était pas très grande, et elle aurait aimé l’être. Mais elle ne pouvait pas changer ce que la nature lui avait donné, en tout cas pas dans ce domaine, à moins de mettre des talons aiguille. D’ailleurs…Elle finit par terre avant même qu’elle puisse comprendre ce qu’il venait de lui arriver. Un peu sonnée, elle se releva, aidant la femme qui venait littéralement de lui tomber dessus à faire de même. Elle était bien plus grande que Morgane, et elle portait de très hauts talons, si hauts qu’on pouvait se demander comment elle pouvait tenir dessus. Est-ce qu’elle tombait, parfois ? Morgane revint à la réalité quand la femme agita une main impatiente devant son visage. Elle avait pour mauvaise habitude de se perdre dans ses pensées. C’était souvent un avantage quand elle imaginait des histoires, mais c’était souvent un problème quand elle devait vraiment interagir avec des personnes, comme dans la situation actuelle. Elle aimait beaucoup écrire, et elle aimait aussi beaucoup retenir les prénoms qui sortaient de l’ordinaire pour les placer dans ses histoires. Donc, quand Domitille eut fini de vociférer parce qu’elle lui était rentrée dedans, Morgane fut ravie d’apprendre qu’elle avait un prénom intéressant. Ce n’était sans doute pas la meilleure pensée à avoir dans ce genre de situation, mais bon. Une troisième passante s’arrêta pour leur demander si tout allait bien.
Cette personne, c’était Julia. Elle aussi aimait écrire, et elle aimait aller au devant des gens pour leur parler et obtenir ainsi des idées de roman. Elle passait par là, et elle avait vu Domitille hurler sur Morgane. Elle n’avait donc pas hésité à s’approcher pour offrir son aide. Elle était déjà en retard pour son rendez-vous chez le docteur, et cette pensée la faisait stresser, mais elle n’avait pas pu résister, elle s’était arrêtée. Elle le regretterait plus tard. Mais elle ne pouvait pas rester trop longtemps à discuter, car elle devait appeler sa mère pour lui raconter ce qu’elle avait vu au journal télévisé de la veille, cela pourrait sûrement l’intéresser. Elle voulait aussi aller se faire vernir les ongles au salon un peu plus loin. Aurait-elle le temps de faire tout ça et de rester voir ce qu’il se passait ? Elle se présenta, et les deux autres femmes se tournèrent vers elle, étonnées qu’une parfaite inconnue soit venue les interrompre. La grande en talons avait l’air plus calme, à présent. Julia s’assit sur le banc, tapotant la place à côté d’elle et leur disant de raconter leurs problèmes, qu’elle avait du temps devant elle, puisqu’elle n’était pas allée chez le docteur. Domitille se laissa tomber en soupirant. On aurait dit qu’elle était en train de se dégonfler. Julia remarqua alors son tatouage sur l’avant bras gauche : une fleur. Morgane hésitait un peu à s’assoir sur ce banc et à parler avec des inconnues, en plus avec celle qui venait de lui hurler dessus alors que la moitié de la faute lui appartenait. Elle remarqua aussi le tatouage, se demandant si cela faisait mal, et aussi quel motif elle choisirait si l’envie lui prenait un jour de s’en faire faire un. Un dauphin ? Non, sans doute quelque chose de plus discret. Domitille regarda à nouveau sa montre. Il ne viendrait sans doute pas maintenant, tant pis pour le psy. Elle raconta à Julia ses problèmes. Morgane finit par s’assoir à côté d’elles sans rien dire. Elle écouta. Ce fut le début de leur amitié.
Elle regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes. Elle se mit ensuite à observer la patinoire. Elle était là à attendre sur le bord de la patinoire depuis déjà vingt minutes. Ils s’étaient donnés rendez-vous à cet endroit précis, et elle avait eu beau se demander pourquoi il n’était pas là, elle n’avait pas trouvé de réponse à cette question. Il aurait pu se tromper de patinoire, mais quand on vivait à un endroit où il n’existait qu’une seule patinoire, il était plutôt difficile de se tromper. Et s’il avait été retardé, il le lui aurait dit par sms depuis déjà un petit moment. Elle soupira. Visiblement, elle venait de se faire poser un lapin.
Regardant autour d’elle, elle vit de joyeux patineurs, des familles, des couples ou des amis, des jeunes, des moins jeunes, des débutants, des plus expérimentés. Et puis il y avait elle. Elle, qui venait de se faire poser un lapin. Au fond, pourquoi y avait-elle cru ? Elle était stupide. Elle aurait dû ne rien espérer du tout. Elle partit faire un tour sur la glace, morose. Elle était tellement concentrée sur ses problèmes, qu’elle ne vit la personne que trop tard, au moment où elle la percuta. Elle faillit tomber, mais elle fut rattrapée à temps. Relevant la tête, elle espéra voir un prince charmant, mais on n’était pas dans un film, c’était la vraie vie. Elle vit une fille assez grande qui avait l’air inquiète :
Est-ce que ça va ? Je suis désolée, je ne regardais pas où j’allais.
Elles se mirent à discuter un peu, et, comprenant qu’on lui avait posé un lapin, la nouvelle venue la présenta à ses amis. Ils s’amusèrent toute l’après-midi. Elle oublia ses soucis.
Tista n’était pas une femme ordinaire. On disait souvent ce genre de phrase, mais elle ne prenait tout son sens que lorsqu’on parlait de quelqu’un de vraiment pas ordinaire, en fait. Comme Tista. Elle n’était pas humaine. Ou du moins, elle ne l’était pas exactement. Elle était plusieurs choses à la fois. Elle était en partie humaine, mais pas seulement. Elle était aussi en partie Vampire. Cela ne se voyait que quand elle se servait de ses pouvoirs. On pouvait alors voir (si on observait bien) apparaître ses canines tranchantes. Mais il fallait vraiment bien regarder, car elle les cachait. Elle était aussi en partie sorcière. Elle avait donc des pouvoirs magique dont elle se servait principalement pour s’éclipser en cas de problème. C’était donc une personne peu ordinaire, dans tous les sens du terme. Personne ne devait savoir qui elle était vraiment, ou elle serait faite prisonnière et étudiée sous toutes les coutures. Elle n’y tenait pas tant que ça. La curiosité des gens était parois plus que malsaine. Elle voulait donc garder son secret pour elle. C’était la meilleure chose à faire. Et puis la curiosité des gens n’était pas la seule raison pour laquelle elle voulait garder ses origines secrètes. Le problème venait également de l’endroit où elle vivait. Le gouvernement n’aimait pas du tout ce qu’ils appelaient « les mutants » ou « mixtes », c’est à dire des personnes qui n’étaient pas totalement humaines, voire même pas du tout. Tista était la pire de toutes, car elle cumulait non pas une mais trois « espèces » différentes. C’était beaucoup, même pour elle parfois. Son ouïe fine de vampire était parfois très agaçante, elle pouvait entendre des choses qu’elle aurait voulu ne jamais entendre. Ses pouvoirs de sorcière agissaient souvent selon ses humeurs, et il valait mieux ne pas être à côté d’elle quand elle était en colère, car elle avait déjà détruit tout un étage d’un immeuble à cause de sa colère. Bien sûr, elle s’en était voulu après, mais ce qui était fait était fait. Elle avait appris à contrôler un peu mieux ses pouvoirs, à présent, mais il arrivait toujours qu’ils fassent n’importe quoi, généralement quand elle avait des émotions très puissantes, comme une profonde tristesse ou une immense colère en elle. Et cela arrivait parfois, car elle était souvent en train de s’enfuir de quelque part, devant parfois laisser des personnes derrière elle alors que la police les poursuivait, faute d’avoir été plus près pour les téléreporter avec elle.
Ces derniers temps, la vie en ville avait empiré, mais ce n’était pas que pour Tista. Le gouvernement avait découvert que beaucoup de « mutants » vivaient dans les environs, et ils avaient déclaré qu’un couvre-feu était nécessaire pour protéger la population des « êtres bizarres » qui sillonnaient les rues la nuit, pouvant attaquer de pauvres humains sans défense. Tista n’avait encore jamais attaqué un humain ( à moins qu’il ne l’ait vraiment mérité…) et elle trouvait ces mesures très énervantes. Non seulement parce que des patrouilles passaient la nuit à surveiller les différents quartier, rendant ses balades nocturnes plus difficiles à faire, mais aussi parce qu’elle pouvait moins voir son amie humaine, la seule qui savait qu’elle était humaine/vampire/sorcière, et aussi sa seule amie. Qui l’aidait à vivre en dépit du fait qu’elle devait se méfier tout le temps. Car une seconde aurait suffi pour elle soit découverte. Une personne qui voyait ses dents ou bien qui la voyait faire de la magie, et c’était fini. Léana, son amie humaine, était donc bien embêtée par le nouveau couvre feu car elle pouvait aller aider Tista bien moins facilement. Tista était obligée d’aller la chercher ou bien d’attendre des heures dans ses ruelles sombres, espérant qu’il ne soit rien arrivé à Léana en venant. Elle avait beau avoir une ouïe très fine, elle ne pouvait pas encore voir à travers les murs, et attendre Léana pour leur rendez-vous tous les deux jours la stressait plus que tout au monde. Contrairement à elle, Léana n’était pas quasiment immortelle. S’il suffisait d’une seconde pour que Tista soit découverte, il suffisait aussi d’une seconde pour que son amie humaine meure. Et elle ne voulait pas que cela arrive. Jamais. Jamais au grand jamais. Elle faisait son possible pour la protéger, mais elle ne pouvait pas toujours être là, et donc elle s’inquiétait, se reprochant chaque fois de mettre sa seule amie en danger. Elle avait aussi vraiment besoin d’elle, car elle ne pouvait pas entrer dans un magasin, ils avaient mis de nouveaux détecteurs qui sonnaient quand un « mutant » essayait de passer. Le meilleur moyen de se faire prendre en une seconde, donc. Léana lui apportait donc régulièrement des provisions. Et elle risquait sa vie et sa liberté pour ça. Mais elles se connaissaient depuis trop longtemps pour qu’elle renonce à faire le voyage. Avant, la ville avait été différente. Elles avaient connu les moments où Tista pouvait entrer librement partout sans risquer de se faire capturer et tuer. Mais maintenant, tout avait changé. Et elles essayaient de faire avec. Mais elles n’avaient pas vraiment le choix, pas vrai?
Ce soir-là, Tista attendait Léana. Quand elle la vit arriver au coin de la rue, elle poussa un soupir de soulagement. Elle la tira dans la ruelle où elle s’était réfugiée, lui souriant :
Te voilà enfin ! Je m’inquiétais, tu sais ! J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose !
Léana la laissa l’examiner sous toutes les coutures. Tista faisait souvent cela pour se rassurer, pour vérifier si Léana était blessée quelque part. Après seulement elle retrouvait son calme. Son amie lui tendit un sac de victuailles qu’elle prit avec reconnaissance. Mais au moment où elle allait la remercier, une patrouille arriva, faisant beaucoup de bruit avec leurs grosses bottes. Tista et Léana se mirent à courir pour quitter le quartier. Quand elles furent assez loin, elle ne voulait pas qu’on la voie faire de la magie, Tista les téléporte loin de la ville. Elles reparurent dans une prairie. Léana était essoufflée. Tista la serra contre elle. Elle ne voyait jamais personne, devant toujours se cacher. Elle tenait beaucoup à Léana qui venait la voir aussi souvent que possible. Tista sentit le coeur de son amie battre à une vitesse folle. Elle avait eu peur, tout comme elle. Elle avait moins l’habitude qu’elle de prendre la fuite. Tista n’avait pas de coeur qui battait, elle. Elle avait fait la paix avec cette pensée il y a longtemps. Elle frissonna en pensant à ce qui aurait pu arriver si la patrouille avait trouvé Léana quelques minutes auparavant. Elles s’assirent dans l’herbe pour discuter un peu. Ici, personne ne les dérangerait. Tista donna son manteau à Léana qui frissonnait. Elle n’en aurait pas besoin, elle ne sentait pas le froid. Elles restèrent là longtemps, à regarder les étoiles et à parler.
Et entrèrent éléphants et escargots, ébahissant les écoliers. L’école était étonnée et écoutait les espadons s’époumoner en époussetant les étagères des étudiants. Les élans étrennaient les écritoires de l’étude en engravant des écrits énervants. Les espadons éventraient les éléments de l’étude, éveillaient les écriteaux endormis, épluchaient des échalotes, empuantissaient l’école, et embêtaient les élèves en emportant les écrits étalés en étoile. Les étudiants s’écrièrent : « Eh, Élans, Escargots, Éléphants, Espadons, l’éducation est un élément émérite. C’est ébahissant, l’entrée d’un Élan en étude. »
Et les Élans et espadons s’excusèrent, s’éclipsant. Entra ensuite une écuyère….
Le titre serait quelque chose comme : L’ennemi du « normal » est le « différent »
Vite ! C’est bientôt l’heure ! Dépêche-toi !
Il faisait nuit. Des pas précipités retentissaient sur les pavés. Le couvre-feu approchait, et quiconque était trouvé dans la rue à cette heure de la nuit écopait d’une amende ou bien pire. Tista ne pouvait pas se permettre de se faire prendre. Elle serait aussitôt découverte. Son secret n’en serait plus un. Elle prit la main de Léana, son amie humaine, pour l’aider à courir plus vite. Personne ne devait savoir que Tista était un peu plus que ce qu’on pouvait croire…Tout en courant, elle sentit ses canines s’allonger à mesure que ses pouvoirs s’activaient. Elle finit par porter Léana sur son dos, évitant de justesse une patrouille et marmonnant un sort rapide pour les sortir du quartier. Les personnes de sang mixte comme elle ne reparaissaient jamais si elles se faisaient arrêter….
Je n’étais pas certaine qu’un pitch corresponde à ce qu’il y a au dessus, alors voilà mon 2e essai (même base d’histoire) :
Dans la ville de Tista, depuis l’arrivée du nouveau pouvoir, et surtout depuis que les gens savaient qu’il existait ce qu’ils appelaient des « mixtes » ou « mutants », un couvre-feu avait été instauré. Les gens ordinaires avaient commencé une véritable chasse aux sorcières, poussés par la peur de cette nouvelle menace inconnue. Tista n’était pas une personne ordinaire, loin de là. Mi-vampire, mi-sorcière, mi-humaine, elle représentait l’ennemi aux yeux de la loi. Elle était de ceux qui étaient pourchassés. Elle était même la pire de tous, car elle cumulait trois « espèces » différentes… Une personne improbable, avaient-ils dit dans un récent discours. Mais qui étaient-ils pour juger ?
12) Ecrire un texte rédigé à la 2e personne du singulier
Tu fermes les yeux, c’est le soir, et tu es fatigué(e). Le film de ce soir n’était pas à ton goût, et tu ne t’en rappellera donc pas demain matin, c’est certain. Le travail était difficile, aujourd’hui, c’était un jour sans. Pour faire court, tu ne veux plus jamais parler à ton chef de ta vie, même si c’est pour qu’il te complimente. Ce qui n’arrivera sans doute jamais, car il est très avare en compliments. Mais n’y pense plus. C’est la nuit, et la nuit, c’est le moment où la vie change, où les scénarios se créent, où tu peux réécrire ton histoire. Bien sûr, ce n’est pas toi qui tiens les rênes, c’est ton cerveau qui le fait de manière inconsciente. Tu aimes beaucoup le sujet des rêves et de leur complexité. Tu te demandes de quoi tu vas rêver cette nuit, ou même si tu vas rêver tout court. Car parfois, aucun rêve, bon ou mauvais, n’arrive.
Tu est allongé(e) sur ton lit. Tu regardes le plafond. La question est plutôt : vas-tu réussir à t’endormir ? Tu y es parvenu(e) avec beaucoup de difficultés, les nuits passées. Tu espères donc que tout va bien se passer aujourd’hui. Tu fermes les yeux à nouveau. Tu entends un chien aboyer au loin. Tu te demandes si sa vie est compliquée, parfois, lui aussi. Les chiens n’ont jamais l’air aussi préoccupés que certains humains, mais cela veut-il dire qu’ils n’ont aucune préoccupations ? Ils n’ont sans doute pas les mêmes que toi, mais ils en ont probablement. Tu repenses à ta tasse de thé prise avant de te coucher. Elle était relaxante. Tu t’endors.
Tu es dans une maison. Une assez grande maison. Tu ne la connais pas, mais elle ressemble vaguement à la tienne, avec quelques étages de plus. Ton cerveau a vraiment amélioré les lieux ! Ou peut-être pas ? Tu descend beaucoup de marches et tu finis par arriver dans la véranda. Tu constates qu’une émission qui recherche des talents se tient sous ta véranda, et comme c’est un rêve, tu ne t’en étonne pas du tout.
C’est normal, après tout. Tu te retrouves soudain à devoir chanter une chanson pour l’émission. Cela te stresse. Tu ne la connais pas, et tu aimerais donc l’écouter. Tu sors ton portable, mais tu t’aperçois que tu as oublié tes écouteurs dans les étages. Tu montes donc, portable à la main, les escaliers interminables. Tu ne sais plus bien ce que tu fais. Qu’étais-tu venu(e) chercher, déjà ? Tu sors soudain dans le jardin, et tu vois ta grand-mère. Mais soudain, un gorille arrive en courant. Vous courrez, toi et ta grand-mère. Un deuxième gorille apparaît. Vous atteignez la véranda juste à temps (quoi ? Mais n’étais-tu pas monté(e) dans les étages peu auparavant ? Peu importe. Les rêves sont souvent étranges. Les tiens le sont tout particulièrement. )
La scène change encore, et tu te retrouves dans la rue, devant ta maison, cette fois-ci. Tu es déguisé(e). Tu cours vers une toute petite maison, semblable à une maison pour enfants. Mais tout y est reproduit à l’identique d’une maison, seulement plus petit et pas en plastique ou en bois. Tu te couches sur le lit et tu t’endors.
…Tu te réveilles. C’est le matin, ton chat vient de te réveiller.
Flora les vit arriver de loin. Elle vit le nuage de poussière. Elle vit la panique, les bousculades. Elle fronça les sourcils. Que se passait-il ? Depuis qu’elle était venue s’installer en pleine nature avec ses parents, elle avait vu un certain nombre de choses étranges, mais ce qu’elle voyait actuellement n’avait aucun sens pour elle. Ils semblaient tous fuir quelque chose, venant de la même direction, et ne semblant pas vouloir s’arrêter pour expliquer. Elle sentait qu’il pouvait y avoir un danger, mais elle décida d’attendre qu’ils soient passés pour y voir plus clair (à cause de la poussière qu’ils soulevaient, elle n’y voyait pas à cinq mètres de distance) et ainsi voir ce qui leur avait fait si peur.
Elle les regarda donc passer, interloquée. Elle les avait vus se comporter bizarrement maintes et maintes fois, mais cette fois-ci remportait facilement la palme. Qu’est-ce qui pouvait les effrayer tous de la sorte ? Elle allait appeler ses parents pour leur demander la raison de cet étrange comportement, quand elle la vit. Au loin, derrière la foule fuyante, il y avait de la fumée. Une épaisse fumée. Voilà donc ce qui les faisait courir comme ça. Les amiraux n’avaient pas pour habitude de fuir tous ensemble comma ça. A part peut-être si un incendie s’était déclaré quelque part. Ils n’avaient pas le choix, il leur fallait fuir.
Flora se mit à courir dans la direction de la cabane d’observation, lieu où elle se trouvait avant que les évènements ne débutent. Elle y serait plus à l’abri que dehors. Les animaux couraient, affolés, les plus petits comme les plus gros, mieux valait ne pas être sur leur chemin. Elle préférait ne pas finir écrasée au sol. Elle sortit son talkie walkie, le seul moyen pour communiquer ici, et elle appela ses parents. Elle avait été en train d’observer les oiseaux toute l’après-midi, ayant laissé sa mère dans leur maison et son père quelque part dans les alentours.
Ce fut sa mère qui lui répondit. Flora lui raconta ce qu’elle voyait actuellement par la fenêtre. Sa mère lui dit qu’elle allait contacter son père, car elle n’était pas au courant d’un incendie dans les environs, elle s’était promenée un peu plus tôt et n’avait vu aucune fumée. Cela ne venait donc pas des alentours de la maison. Flora soupira de soulagement. Elle regarda la file d’animaux courir loin du danger, attendant que sa mère la rappelle. Cinq minutes plus tard, le talkie walkie se fit entendre. Flora entendit alors sa mère lui dire qu’il n’y avait aucun incendie, et qu’il fallait qu’elle aille voir au laboratoire de son père, qu’elle comprendrait.
Interdite, Flora fit ce que sa mère lui demandait. Arrivée sur place, elle toussa. Ainsi donc, la fumée venait de là ! Elle vit bientôt son père sortir du petit bâtiment, le visage couvert de quelque chose qui avait visiblement explosé. Tout s’expliquait ! Son père avait encore essayé une de ses expériences, et l’explosion avait dû provoquer de la fumée, faisant croire à tous ces animaux qu’un incendie s’était déclenché quelque part !