Zombie (Série lettres 3 : 26/26)

Il avait l’habitude de prendre la voiture pour rentrer chez lui après le travail, mais ce soir-là, le soir d’halloween, évidemment, sa voiture était tombée en panne. Il était donc obligé de rentrer à pieds. Il n’aimait pas vraiment se promener seul dans le noir d’ordinaire, mais le fait que ce soit le soir d’halloween n’arrangeait rien. Il aurait vraiment préféré être au chaud et en sécurité dans sa voiture. Car là, à pieds, il ne pouvait pas faire grand chose s’il se passait quelque chose de surnaturel.

En réalité, la seule chose qui allait se produire, c’était qu’il allait attraper un bon rhume. Car il ne faisait vraiment pas chaud, et le manteau qu’il avait pris n’était pas assez épais à son goût, à présent qu’il l’avait testé en conditions réelles. Il marchait donc dans la rue sombre et silencieuse. Heureusement, les réverbères fonctionnaient. Mais à cause d’eux, il n’arrêtait pas de voir des ombres à tous les coins de rue. Ce n’était pas bon pour son rythme cardiaque.

Alors qu’il commençait à se tranquilliser un peu, n’ayant vu personne de déguisé ou de surnaturel dans cette rue, il sursauta violemment en voyant apparaître une silhouette au bout de la rue. C’était un zombie. Il aimait bien les films d’apocalypse, mais que le film se confonde avec la réalité n’était pas dans ses plans. Il se mit à courir comme un dératé dans la direction opposée, ne se préoccupant vraiment pas du fait qu’il s’éloignait de chez lui en le faisant. Il ne vit pas le zombie s’arrêter, l’air étonné, retirer son masque, et continuer dans la rue suivante, sac de bonbons à la main.

Et vous, avez-vous une frayeur d’Halloween à raconter ?

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Yacht (Série lettres 3 : 25/26)

Elle se promenait dans le port. D’ordinaire, elle ne jetait qu’un regard distrait vers les bateaux étant pressée de rentrer chez elle, mais ce jour-là, elle avait décidé de les observer. Elle avait du temps devant elle car elle était en vacances. Et contrairement aux autres fois où elle était passée par ici, elle allait les regarder calmement, avec attention. Elle allait marcher normalement, et non pas à petits pas pressés et nerveux comme elle le faisait d’habitude.

Laissant son regard traîner sur les bateaux, elle remarqua bientôt que la plupart étaient des yacht. Et des signes que des personnes habitaient actuellement dessus pouvaient être vus sur certains d’entre eux. C’était les vacances d’été, ce n’était pas anormal que des vacanciers soient là. Elle se mit bientôt à imaginer la vie des personnes sur chacun des bateaux en passant à côté.

Sur le premier, elle pouvait voir une corde à linge. Des vêtements avaient été étendus et séchaient au soleil. A en juger par ce qu’elle voyait, ce devait être une famille ayant au moins deux enfants. Un bébé et un autre enfant un peu plus grand. Elle vit aussi des jouets qui traînaient sur le pont du bateau. Des cris d’enfants qui jouent pouvaient être entendus de l’endroit où elle se trouvait. Peut-être les enfants avaient-il invité des amis pour jouer ?

Sur le bateau suivant, elle vit uniquement des habits d’adultes. Elle imagina que c’était un couple qui venait passer ses vacances là et qui retrouvait parfois des amis lors de sorties en groupe. Le bateau qu’elle vit ensuite lui fit vraiment penser à une maison. La personne qui y habitait n’était pas un touriste, a priori. C’était un habitué de la mer. Elle le vit d’ailleurs cuisiner sur le pont. Elle lui fit un signe de la main, auquel il répondit avec un sourire.

Et vous, avez-vous déjà vécu sur un bateau ?

Xboard (Série lettres 3 : 24/26)

Elle n’avait jamais entendu parler de ce sport, le x-board. Tout son entourage lui en avait parlé, mais elle n’avait jamais vu d’articles dessus. Donc elle ne savait pas vraiment de quoi il s’agissait. Elle avait bien envie d’essayer, mais elle ne comprenait pas ce qu’il fallait faire, concrètement. Elle essaya donc d’écouter un peu plus ce que lui disaient ses amis sur ce nouveau sport.

L’un d’eux déclara que le x-board était maintenant un sport olympique. Une autre conversation lui fit comprendre qu’il fallait tenir sur une planche, un peu comme sur un skateboard ou un snowboard. Puis elle finit par comprendre que le x-board avait à la fois un lien avec le snowboard et le skateboard, et pas seulement parce que le sportif qui en faisait était sur une planche.

Apparemment, c’était un sport sur neige, où le x-boarder était sur un skateboard dont on avait enlevé les roues. Donc c’était plus ou moins du snowboard, mais sans que le x-boarder soit attaché ? Ce sport avait l’air dangereux. Maintenant qu’elle comprenait de quoi il s’agissait, elle n’avait plus très envie d’essayer.

Connaissiez-vous le X-board ? (moi non)

Web radio (Série lettres 3 : 23/26)

Il avait décidé de créer une web radio. Depuis qu’il était arrivé à la fac, il n’avait rien fait de particulier en dehors des cours. Il ne s’était pas inscrit à des associations et n’avait pas non plus fait de sport. Ses parents n’arrêtaient pas de lui dire qu’il serait bon pour lui de créer des liens avec les autres étudiants d’une manière ou d’une autre, et que les associations étaient un très bon moyen de se faire des amis dans un endroit où la plupart des étudiants étaient et resteraient toujours de parfaits inconnus les uns pour les autres.

Le rôle des associations était de rapprocher les étudiants, il devait donc s’y inscrire. Après un an sans association, il se décida enfin à faire quelque chose. Il n’arrivait pas à se rapprocher des étudiants de sa licence, car il n’était pas très liant de nature. Il préférait avoir des amis qui avaient des goûts similaires aux siens, pas des connaissances qui ne se rappelleraient pas de lui l’année suivante.

Il avait donc décidé de créer une web radio, une nouvelle association à son goût. Il monta son stand le jour de la prérentrée, et il attendit de voir qui allait le rejoindre. Ce ne fut pas facile de rassembler des personnes, mais il réussit à trouver des collègues pour sa web radio, et aussi des amis qui restèrent longtemps ses amis.

Et vous, avez-vous fait partie de clubs à la fac ?

Vase de nuit (Série lettres 3 : 22/26)

Lorsque le maître leur avait annoncé qu’ils allaient visiter un château, la plupart des enfants avaient été heureux de rater la leçon de maths prévue d’ordinaire ce jour-là. Mais ils avaient assez vite déchanté en constatant que leur maître n’avait pas pour but de leur faire rater des leçons en ne faisant rien à la place. Non. Bien au contraire. Il avait toujours un but éducatif derrière la tête. Comme la plupart des enseignants quand ils emmenaient leurs élèves en sortie. Une sortie ne voulait pas toujours dire que les élèves allaient s’amuser.

Une grande partie des élèves de la classe s’étaient donc déjà désintéressés de la visite et coloriaient les petits dessins du carnet éducatif qui allait avec la visite guidée. Ceux qui suivaient encore (et ils étaient très peu) griffonnaient dans leurs carnets avec ferveur. Le maître, qui avait remarqué le manque d’attention des autres, fut rassuré en voyant ces élèves-là à l’ouvrage. Enfin quelques uns qui s’intéressaient à ce château !

Le désintérêt des élèves cessa lorsqu’ils entrèrent dans une des chambres du château. Mais ce n’était pas n’importe quelle chambre : c’était la chambre du Roi. Cette chambre réservée au Roi pour pouvoir l’héberger lors de ses passages dans la région se trouvait dans la plupart des châteaux semblables à celui-ci. Bien souvent, elle n’était jamais utilisée, mais les nobles se devaient d’avoir une chambre comme celle-ci au cas où le Roi viendrait en visite. Ce ne fut pas la chambre qui intéressa les élèves, mais plutôt le « vase de nuit » posé dans un coin de la pièce. Le maître leva les yeux au ciel. Vraiment ? Ils étaient plus intéressés par les toilettes de l’époque que par les tableaux ?

Avez-vous vous aussi des souvenirs sélectifs par rapport aux voyages scolaires ?

Uranus (Série lettres 3 : 21/26)

Il s’y était préparé depuis longtemps. Très longtemps. Il avait fait les recherches sur internet, il avait parcouru les livres empruntés à la bibliothèque de l’école, il s’était même entraîné à exposer à voix haute, devant ses parents, puis devant ses peluches, puis devant son chat. Ce dernier était parti avant la fin, mais tant pis, il ne savait pas ce qu’il ratait. Ses parents l’avaient encouragé, mais ils ne connaissaient pas le sujet aussi bien que lui, alors ils n’avaient pas pu donner d’avis sur les informations exposées.

Ils lui avaient juste dit que c’était bien, qu’il avait fait beaucoup de progrès à l’oral. Quand à ses peluches, mieux valait ne pas en parler. Elles ne pouvaient pas donner leur avis, elles n’étaient pas dotées de la parole, bref, c’était un très mauvais public. Cela ne l’avait pas beaucoup aidé. La seule chose que ses parents (et le chat) n’avaient pas et qu’elles avaient, c’était la patience. La patience de rester jusqu’à ce qu’il pense l’avoir dit suffisamment de fois.

Son exposé sur les planètes, dans la maison, tout le monde le connaissait déjà par coeur. Les voisins aussi, le connaissaient sûrement, étant donné qu’il l’avait déjà exposé dans le jardin. Et dans sa chambre, et dans la salle de bain, et dans le grenier, et dans la cave, et dans la cuisine…Il avait essayé toutes les pièces de la maison. Les toilettes aussi.

Et vous, avez-vous des souvenirs d’exposés ? Des sujets qui vous passionnent ?

Talon aiguille (Série lettres 3 : 20/26)

C’était bien simple : elle n’aurait jamais dû aller à ce vernissage. Lorsqu’elle avait reçu l’invitation, elle avait senti quelque chose, comme un pressentiment que quelque chose allait mal tourner. Mais elle l’avait ignoré bien vite, car elle avait bien souvent l’habitude de s’inquiéter bien trop, et de se faire des films alors que tout allait sûrement très bien se passer. Mais cette fois-ci, elle n’aurait peut-être pas dû ignorer ses angoisses, car elles s’étaient révélées être justes. Effroyablement justes. Bon, ce n’était pas du tout ce qu’elle avait imaginé, mais c’était suffisamment dramatique pour que ce soit affreux.

Au début, tout s’était bien passé. Elle avait mis ses nouveaux talons, une robe qu’elle trouvait très jolie, et elle avait attrapé un des verres de champagnes pour lui tenir compagnie. Elle ne connaissait aucune des personnes réunies ici, alors elle avait pris les devants avec un ou deux verres de champagne. Mais ce n’était pas ce qui avait mal tourné. Non. C’était tout autre chose. Quelque chose qui n’arrivait pratiquement jamais, du moins jamais comme ça.

Elle avait été en train de marcher tranquillement tout en regardant l’exposition, quand soudain, elle s’était sentie descendre d’un étage. Littéralement. Elle était tombée. Ses talons ne jouaient plus leur rôle. Ils s’étaient cassés. Les deux en même temps. Chose qui n’arrivait pratiquement jamais à quelqu’un qui avait de la chance. Ou du moins, pas les deux en même temps. Certainement pas les deux en même temps. Elle se releva péniblement, contente d’avoir été à un endroit moins peuplé que le reste de l’exposition lorsque ses talons avaient décidé de craquer. Elle sortit de l’exposition le plus discrètement possible. Elle n’aurait vraiment pas dû y aller.

Et vous, avez-vous vous aussi l’impression que, parfois, il vaudrait mieux ne pas s’être levé ce matin-là ? Avez-vous déjà eu des problèmes de talons ? De chaussures ?

Sandale (Série lettres 3 : 19/26)

Il était très triste. Il était pourtant venu pour s’amuser, pour se reposer et pour profiter de la mer. Sans cet incident, il l’aurait d’ailleurs sûrement fait. Mais ce qui lui était arrivé l’avait déprimé. Ses parents lui avaient pourtant dit que ce n’était pas grave, que c’était remplaçable. Mais il avait l’impression d’avoir perdu quelque chose d’important. Il s’attachait beaucoup trop aux objets. On le lui disait bien assez souvent, mais il ne pouvait pas s’en empêcher.

Cette sandale, il s’en rappellerait longtemps. Il avait porté les deux en allant sur la plage. Et il avait été content, à ce moment-là. Eh bien il était triste, à présent. Et il n’avait plus qu’une seule sandale. Que s’était-ils passé ? Au fond, il ne le savait pas vraiment. Tout s’était passé très vite, trop vite pour qu’il réalise. Il avait constaté la disparition de la sandale plusieurs minutes après l’incident. Il ne l’avait apparemment pas sentie partir.

Elles avaient été un peu trop grandes, de toute manière. L’eau n’avait rien arrangé. Selon ses parents, elle était partie quand la vague était venue s’écraser sur la plage. L’eau était repartie avec sa sandale. Il ne reverrait sûrement jamais sa sandale. Elle appartenait à la mer, à présent. C’était triste, mais vrai.

Et vous, avez vous déjà perdu quelque chose dans la mer ou sur la plage ?

Radiographie (Série lettres 3 : 18/26)

Il était tombé pendant la récréation. Il n’avait pas fait exprès. Il avait été en train de courir en jouant, quand tout à coup, il s’était senti partir en avant. Il était tombé violemment par terre. Sous le choc, il s’était mis à pleurer. La douleur était arrivée très vite. Tout le monde l’avait entouré et les adultes avaient discuté rapidement pour décider de l’endroit où l’emmener si jamais il s’était fait très mal. Ils lui posèrent plusieurs questions. Ils apprirent ainsi qu’il avait très mal à la jambe et qu’il n’avait pas fait exprès. Ils avairnt donc appelé des parents qui l’avaient ensuite emmené à l’hôpital pour faire une radio et voir s’il s’était cassé quelque chose.

C’était la raison pour laquelle il était à présent dans une pièce toute blanche avec un docteur et ses parents. Il ne comprit pas ce que le docteur fit, mais il vit soudain sur l’écran un drôle de dessin en noir et blanc. Le docteur lui expliqua que c’était sa jambe, mais vue de l’intérieur. Ce concept le fascina. Il n’entendit pas la suite de la conversation, tellement il était ébahi de pouvoir voir l’intérieur de sa jambe. Ce ne fut que quand le docteur lui parla qu’il se rendit compte que la consultation était terminée. Ses parents lui dirent qu’il ne s’était pas cassé la jambe, mais qu’il avait un bandage car il s’était écorché le genou. La plaie avait eu l’air effrayante, mais finalement, ce n’était pas très grave. Il fut rassuré d’entendre ça.

Et vous, avez vous déjà eu une radio à faire ? Dites le moi en commentaires.

Que je sache (Série lettres 3 : 17/26)

  • Le mur n’a pas besoin que tu le tienne, que je sache. Il se débrouille très bien tout seul.

Que je sache. C’était un des bouts de phrase préférés de ce prof. Il la répétait tout le temps, si bien que tous les élèves la connaissaient, et la marmonnaient en même temps que lui quand il le disait. Et il le disait souvent, très souvent. Ce n’était pas à chaque phrase, mais presque. C’était un peu perturbant au début, et il y avait toujours quelques rires quand les élèves s’en rendaient compte en début d’année, mais ils se taisaient bien vite car la tradition exigeait de ne jamais le lui faire remarquer pour qu’il continue.

Le prof disait « que je sache » pour tout. Que ce soit par rapport à un devoir non rendu, un vol plané de stylo ou d’avion en papier, ou encore des bavardages. Ce jour-là, il le lui avait dit à elle. Elle écoutait le cours, mais elle avait un peu trop reculé l’heure du coucher la veille, alors elle peinait à garder ses yeux ouverts. Elle s’était appuyée contre le mur pendant quelques secondes, et bien sûr, le prof l’avait vue. Et il n’avait pas manqué d’utiliser sa célèbre formule.

Elle était presque fière qu’il la lui ait dite. Elle ne savait pas trop pourquoi. Elle se redressa, attrapa un stylo et fit semblant de copier ce que disait le prof. Il pouvait voir beaucoup de choses, mais il ne voyait pas tout.

Et vous, avez-vous déjà eu un prof qui avait un tic de langage ?

Série lettres 2