Défi 30 jours d’écriture Kea Ring n°2 (2e édition) Défi sablier 10 min

(provenant du blog de Madame Kea Ring)

2) Défi sablier : écriture pendant dix minutes chrono

Elle regardait par la fenêtre quand elle le vit. Elle n’en crut tout d’abord pas ses yeux, et puis, après plusieurs minutes d’observation silencieuse, elle dût se rendre à l’évidence : il existait bel et bien. Elle avait vu plusieurs films qui racontaient l’histoire de personnes comme ça, mais là, elle était dans la réalité, et ce n’était absolument pas possible. Peut-être était-elle en train de rêver ? Ce serait après tout une très bonne explication quant à ce qu’elle pouvait voir par cette fenêtre. Lui avait-on fait une blague ? Ce n’était pas très drôle.

Elle regarda à nouveau. Non, il n’avait pas disparu. Il était toujours là. Incroyable. Si on lui avait dit qu’elle verrait cela, elle aurait ri, c’était sûr. Il était juste en face d’elle, en train d’essayer de goûter la neige en tendant la langue pour y recueillir un flocon. Elle n’aurait pas cru en rencontrer un un jour. Et pourtant il était bien là, les deux pieds résolument plantés dans la neige, en train d’essayer d’attraper son sac qui était tombé dans son jardin. Mais il n’allait jamais y arriver, la clôture était beaucoup trop haute !

Il sembla soudain la voir, et elle recula, presque intimidée qu’il ait tourné la tête vers elle. Ce n’était pourtant pas une célébrité, mais ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait en voir. Elle n’aurait jamais cru en voir un jour dans son jardin. Dans sa tête, c’était tout à fait impossible, et pourtant, elle l’avait en visuel. Il lui faisait à présent de grands signes, lui montrant la clôture du bras. Elle ne bougea pas, tétanisée. C’était idiot.

Elle aurait bien voulu pouvoir le montrer à quelqu’un, mais personne n’était à la maison. Cette situation ressemblait à un début de film pour enfants sur Noël. Et maintenant, elle allait lui récupérer son sac, et il allait lui offrir de lui exaucer un voeu pour la remercier ? Dans un film, cela se serait passé comme ça. Mais là, elle sortit, les jambes flageolantes, ne incrédule. Allait-elle vraiment aider ce minuscule homme gesticulant à récupérer son sac qu’il avait fait tomber dans son jardin en descendant de l’arbre du voisin ? Elle lui tendit son sac, et il lui sourit, partant ensuite en courant. Non, pas de voeu. Dommage. Ce n’était pas un film, malheureusement.

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Défi 30 jours d’écriture Kea Ring n°1 (2e édition) La vie d’un verre

(provenant du blog de Madame Kea Ring)

Je n’ai jamais essayé de prendre part à un challenge d’écriture, donc ceci est un essai. Je ne vais sans doute pas faire tous les jours, on verra.

1 ) Raconter la vie d’un verre

J’étais sur la table. J’étais tranquille, on m’avait oublié. Je profitais de la vie, pour une fois. Je n’étais pas enfermé dans un placard ou encore sur l’égouttoir, en train de sécher. Je ne pouvais jamais simplement rester quelque part et regarder par la fenêtre, par exemple. L’enfant de la maison avait fini son goûter, il m’avait rempli de lait, m’avait vidé en racontant sa journée, et puis il m’avait oublié sur la table. Pour une fois, personne n’était passé derrière lui. J’avais remarqué que la grande humaine était passée très vite, parlant toute seule. Ils faisaient souvent ça, les humains, de parler tous seuls avec leur main plaquée contre leur oreille. C’était bizarre, comme habitude. Mais je n’avais pas pu demander à d’autres verres du passé si eux aussi avaient vu ce comportement étrange chez les humains, car ils étaient tous cassés ou bien au fond d’un placard. Moi, j’étais encore entier (pour le moment), et j’étais presque neuf, donc je n’avais pas été relégué au placard de l’oubli, l’effroyable placard à propos duquel les autres verres se chuchotaient souvent des histoires affreuses, quand je les rejoignait dans le placard où nous habitions.

Soudain, alors que je réfléchissais, je vis apparaître deux grands yeux jaunes. Mais qu’est-ce que…? Le monstre ! Pardon, je voulais dire : le chat ! Celui qui avait tué beaucoup de mes frères en voulant boire l’eau restée à l’intérieur, mes frères qui avaient chaque fois été oubliés, négligemment posés sur la table, et donc seuls face au chat. Si on devait désigner un ennemi naturel des verres, ce serait probablement le chat. Ou tout autre animal qui traînait ses guêtres dans une maison, d’ailleurs. Il suffisait qu’ils aient une patte pour faire tomber le pauvre verre, et c’était fini ! Terminé ! Un désastre !

Je me reconcentrai sur le moment présent. Un chat IMMENSE était en train de me lorgner. Il restait quelques gouttes de lait, et il voulait les boire. Ce n’était pourtant pas bon pour les chats, bien que les histoires pour enfants montrent le contraire. L’animal s’approcha de moi, et je crus que ma dernière heure était arrivée. L’ombre du chat se posa sur moi, s’approchant, s’approchant…Non ! Je ne voulais pas finir en mille morceaux ! Je ne voulais pas atterrir dans ce lieu sinistre appelé la poubelle, au milieu des emballages plastiques! Le chat se rapprochait toujours plus. Non ! Je voulais rester entier ! Oh, comme à ce moment-là je voulus retirer tout ce que j’avais pensé sur le fait qu’être seul sur la table était une bonne chose ! Non ! c’était extrêmement dangereux ! J’avais oublié le chat !

Au moment où le chat allait donner son coup de patte assassin qui allait me briser, littéralement, quelqu’un m’attrapa.On me posa dans l’évier. C’était le gamin, que sa mère venait de réprimander. Il repartit en bougonnant. J’étais sauvé !

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