Ah, les vacances (chapitre 10) : Panique

Dans le chapitre précédent…

Samantha confronte Fanny, lui demandant si elle a fait semblant de se noyer, cette fois-ci et la fois d’avant. Elles se disputent. Mais tout d’un coup, c’est la panique sur la plage : une énorme vague arrive à toute allure vers les vacanciers. 

On ne croit jamais qu’une chose pareille puisse nous arriver. C’est ce qu’on voit en général aux actualités, et ce qui est donc bien loin de nous. (à part bien sûr si on habite dans des zones à hauts risques) Et quand cela arrive, cela paraît irréel.

Samantha n’avait jamais entendu dire qu’un raz de marée s’était déjà produit ici. Elle n’y croyait pas. Pourtant, tout était bien réel. Les gens couraient en tous sens, effrayés, ne sachant que faire. Elle avait été formée pour sauver les gens, pour les arracher à la mer, pour qu’elle ne devienne pas leur dernière demeure.

Mais personne ne lui avait dit que la mer pouvait aussi venir sur la plage, et que dans ce cas, il était beaucoup plus compliqué de sauver ces gens. Elle ne pourrait pas les sortir de l’eau si l’eau se déplaçait de la sorte. Elle ne pouvait que les éloigner au maximum des lieux, ne sachant pas où cette vague s’arrêterait, ou même si elle s’arrêterait tout court. C’était une situation cauchemardesque. Samantha se précipita sur la plage. Les autres sauveteurs étaient déjà en train d’aider les vacanciers terrorisés à fuir en leur indiquant où aller, mais ils étaient humains aussi, et Samantha voyait bien que la plupart d’entre eux étaient aussi effrayés que les touristes.

Elle redirigea autant de personne qu’elle put, voyant la vague devenir de plus en plus grosse à mesure que le temps passait. Au bout d’un moment, elle se demanda pourquoi la vague n’avançait pas. Peut-être était-ce le produit de son imagination, mais cette vague grossissait sur place. Et si Fanny avait eu raison ? Et s’il se passait quelque chose de très bizarre ici ? D’ailleurs, où était passée Fanny ? Elle pensait l’avoir laissée près du ponton, mais, se retournant, elle constata qu’elle n’y était plus. Elle avait laissé toutes ses affaires là. Mais où était-elle passée ? Avait-elle fui comme les autres ? Avait-elle eu envie d’aller voir de plus près ? Si elle l’avait fait, alors elle ne devait vraiment pas tenir à sa vie. Cela faisait au moins deux fois que Samantha la tirait d’affaire après qu’elle ait fait une idiotie.

Chapitre premier

Chapitre 11

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Ah, les vacances (chapitre 9) : Débordements

Dans le chapitre précédent…

Samantha, la nageuse-sauveteuse, est à nouveau sur la plage le lendemain de son premier sauvetage. (celui de Fanny). Elle voit une vacancière tomber à l’eau et elle part la sauver. Elle se rend compte qu’il s’agit de Fanny, et elle commence à se demander si cette dernière n’a pas une idée derrière la tête, en se trouvant chaque fois en difficulté. Est-ce fait exprès ?

La jeune femme toussait de moins en moins, ce qui était une bonne chose. Elle se calmait, et elle respirait à nouveau normalement. Samantha réfléchissait. Pourquoi Fanny aurait-elle intérêt à faire semblant de se noyer ? Elle chercha un peu, puis l’explication lui apparut : elle voulait attirer l’attention de Randy ! C’était évident ! Sauf qu’elle avait choisi une façon bien idiote de le faire. Et de toute manière, elle n’avait aucune chance, il y avait déjà foule autour de lui. Il n’avait même pas remarqué qu’elle était en difficulté. Samantha était en colère. Elle n’y croyait pas. Comment avait-elle pu faire ça ? Elle attendit que Fanny relève la tête, puis :

  • Comment avez-vous pu faire ça ?!
  • Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
  • Vous avez fait semblant de vous noyer. C’est répugnant, comme comportement !

Fanny tressaillit. La première fois, effectivement, elle avait simulé sa noyade, au début du moins. Mais cette fois-ci, elle n’y pouvait rien. Elle s’écria :

  • Mais pas du tout !! Pourquoi ferais-je cela ? C’est idiot ! C’est dangereux !
  • Pour que Randy le beau sauveteur vous remarque, bien sûr !

Cette fois-ci, Fanny fut sans voix. Que répondre à ça ? C’était la vérité, c’était ce qui avait fait qu’elle s’était trouvée dans la mer la veille. Elle avait bien pensé que faire une chose pareille était stupide, mais elle l’avait fait quand même ensuite. Elle baissa la tête. Samantha reprit :

  • J’ai raison ! Vous ne dites rien, donc j’ai raison ! C’est incroyable ! Vous me décevez, Fanny. Vraiment.
  • Si j’ai fait semblant, c’était au début, hier. Mais ensuite, j’ai vraiment été tirée dans l’eau, ou perdu pieds, comme vous avez dit. Et aujourd’hui, j’ai vraiment glissé. Je vous assure que je ne pouvais pas remonter. Vous ne me croyez pas ? Regardez mon pied. On voit une marque qui montre que je n’ai rien imaginé. Que quelqu’un m’a bien maintenue sous l’eau, et que je serais morte si vous ne m’aviez pas sauvée. Merci, d’ailleurs.

Samantha regarda le pied de Fanny. Effectivement, son pied était blessé, du sang en perlait, et on distinguait comme des traces de doigts. C’était très bizarre. Elle se gratta la tête, perplexe. Pouvait-il y avoir du vrai dans ce que Fanny racontait ? Non, impossible. On ne lui ferait pas croire que quelque chose se trouvait sous l’eau. Alors qu’elle réfléchissait, elle entendit des cris venir de la plage. Tout le monde fuyait. Se tournant, elle l’aperçut. L’immense vague qui venait vers la plage à la vitesse d’un cheval au galop.

Chapitre premier

Chapitre 10

Ah, les vacances (chapitre 8) : Le ponton

Dans le chapitre précédent…

Fanny est à nouveau en difficulté, étant tombée dans l’eau. Elle ne parvient pas à remonter, c’est comme si quelqu’un essayait de la maintenir sous l’eau. Pourtant, il n’y a personne, non ? Quelqu’un la sauve, elle se demande de qui il s’agit.

Samantha était à nouveau sur la plage le lendemain de l’incident avec la vacancière imprudente. Elle n’avait pas eu à replonger la veille, tout le monde s’était tenu à carreaux. Elle se demanda si c’était toujours comme ça, des journées assez calmes mais parfois perturbées par des imbéciles qui n’avaient pas conscience du danger. Elle avait bien compris que la jeune femme de la veille, Fanny, n’avait pas pensé à mal, qu’elle s’était tout simplement aventurée trop loin sans penser aux conséquences. Elle avait voulu faire comme à la télé, elle avait voulu repousser ses limites. Samantha espérait qu’elle avait appris qu’il valait mieux faire attention, et qu’ici c’était la vraie vie, une vie où on pouvait mourir par idiotie, pas comme dans les jeux vidéo où une résurrection était possible après un game over.

Elle surveilla la plage. Elle espérait que cette fois-ci, il n’y aurait pas trop d’imprudents. Elle avait remarqué que son collègue Randy avait beaucoup de succès auprès des femmes, mais qu’il ne faisait pas trop son travail, et qu’il n’allait pas souvent sauver des vacanciers, laissant les autres membres de l’équipe le faire. Elle ressentait donc ce stress supplémentaire de savoir qu’elle devait surveiller la plage avec deux fois plus d’intensité car un des sauveteurs n’y prêtait pas attention. Elle observa longuement la mer, tournant la tête vers la plage de temps à autres pour ne pas noyer les bruits extérieurs en étant trop concentrée sur quelque chose.

Soudain, elle vit une silhouette se diriger vers le ponton près de la plage. Elle sortit ses jumelles. Si elle ne surveillait pas cette vacancière, il y aurait peut-être un drame. Les pontons pouvaient être très dangereux. Surtout s’ils étaient mouillés. Elle s’aperçut que la femme montait sur le ponton pour lire. Bon. Pour le moment ça allait, mais elle allait quand même regarder dans sa direction de temps à autres, juste au cas où. Elle regarda dix minutes plus tard, et elle vit la lectrice glisser dans l’eau en une seconde. Que s’était-il passé ?! Samantha descendit de sa chaise, se mettant à courir vers l’incident. Dès qu’elle arriva sur le ponton, elle plongea. Elle retrouva vite la malheureuse, l’attrapant aussitôt pour la remonter à la surface.

Elle se débattait, semblant ne pas pouvoir remonter par elle-même, pour une raison inexplicable. Samantha la remonta sur le ponton. La jeune femme se mit à tousser, crachant de l’eau. Samantha se rendit alors compte que la malchanceuse était en fait Fanny, qui avait aussi failli se noyer la veille. Samantha se demanda comment elle avait fait pour glisser alors que le ponton était sec. Elle se demanda pourquoi elle n’arrêtait pas de la sauver, depuis la veille. Elle avait pourtant dit qu’elle allait se tenir tranquille ! Avait-elle fait exprès de tomber pour faire accourir les sauveteurs ? C’était un peu idiot, dans ce cas, car aucun sauveteur ne regardait jamais vers ce ponton, a priori. Il était à moitié caché par des arbres, ce qui en faisait un endroit très dangereux et pas surveillé du tout.

Chapitre premier

Chapitre 9

Ah, les vacances (chapitre 7) : Encore ?!


Dans le chapitre précédent…

Fanny, la vacancière, retourne sur la plage le lendemain. Elle ne veut plus croiser ses « amies de plage », elle ne veut pas qu’elles lui donnent d’autres merveilleuses idées. Elle va lire dans son coin. Mais sans trop savoir comment, elle tombe à nouveau à l’eau…

Elle sentit l’eau l’avaler, n’ayant même pas le temps d’essayer de se rattraper. Elle ferma les yeux, retenant sa respiration par réflexe. Elle tenta de remonter à la surface dès qu’elle fut remise de sa surprise, sans succès. Elle avait de nouveau l’impression que quelqu’un la tirait vers le bas. Mais c’était impossible, pas vrai ? Samantha lui avait dit qu’une telle chose ne pouvait pas arriver dans la réalité. Elle s’était pratiquement moquée de Fanny, lui disant qu’elle avait dû imaginer tout cela dans sa panique. Ce qui était possible, mais elle était actuellement parfaitement calme, sachant quoi faire pour sortir de l’eau.

Elle n’était pas au milieu de la mer comme la fois précédente, et elle se trouvait près d’un ponton. Elle n’avait pas dû trop dériver. Non seulement elle était calme, mais en plus, pouvait-on vraiment imaginer quelque chose qui paraissait aussi réel deux fois de suite ? Cela ne lui était encore jamais arrivé auparavant. Elle essaya de se dégager, mais elle ne put pas remonter, elle descendait à la place, tirée par cette mystérieuse chose dont Samantha avait nié l’existence.

Fanny allait bientôt manquer d’air. Elle se débattit plus encore, sans arriver à se libérer, sans remonter d’un millimètre. Elle commençait à perdre espoir. Allait-elle vraiment mourir là, à peut-être un mètre du ponton, maintenue sous l’eau par quelque chose provenant apparemment de son imagination ? Elle sursauta quand quelqu’un lui attrapa soudain le bras, la tirant, mais cette fois-ci vers le haut. Elle sentit nettement la pression sur son pied se relâcher. Elle allait pouvoir remonter à la surface. Elle allait survivre.

Elle se demanda vaguement qui venait de la sauver. Etait-ce le beau sauveteur ? Etait-ce seulement un sauveteur ? N’importe qui aurait pu la voir tomber et décider d’aller la sauver. Elle fut sortie de l’eau. Elle avait encore ses yeux fermés. Alors, qui ?

Chapitre premier

Chapitre 8

Ah, les vacances (chapitre 6) : Deuxième jour

Dans le chapitre précédent…

Fanny, la vacancière, est sauvée par Samantha, la nageuse sauveteuse. Elle est un peu déçue que ce ne soit pas le beau sauveteur, mais elle est en vie, au moins ! Elle se demande ce qui l’a tirée vers le fond de la mer, mais Samantha lui dit qu’elle a dû rêver.

Le jour suivant, quand Fanny retourna sur la plage, elle vit que Samantha était déjà à son poste. Elle lui fit un petit signe de la main, et la sauveteuse lui répondit. Mais elle avait dû y répondre par politesse, elle ne se souvenait sûrement pas du tout d’elle. Elle devait sauver beaucoup de personnes, et Fanny n’était que l’une d’entre elles. La jeune femme alla installer sa serviette de manière à pouvoir voir les sauveteurs. Elle avait apporté un livre, ayant la ferme intention de ne pas aller dans l’eau. Elle était encore un peu sous le choc de ce qui lui était arrivé la veille. Elle n’avait pas recroisé ses amies de plages qui l’avaient persuadé de réaliser ce plan qui n’avait en plus rien donné du tout.

Elle lut donc pendant une partie de l’après-midi, regardant de temps à autre ce que faisaient les sauveteurs. Elle fut déçue de constater qu’ils ne partaient pas sauver quelqu’un toutes les cinq minutes, ce qui était une très bonne chose, car cela signifiait que tout se passait bien. Soudain, elle vit ses « amies de plage » arriver sur la plage. Elle ne voulait absolument pas les croiser, ne souhaitant en aucun cas qu’elles lui parlent d’une autre idée extraordinaire. Elle prit donc sa serviette, s’éloignant d’elles le plus rapidement qu’elle put. Elle arriva à un petit ponton un peu plus loin. De là, elle voyait toujours la plage, mais elle n’y était plus. Elle s’assit là avec sa serviette, ayant pour but de continuer son livre tranquillement, sans être interrompue.

Le ponton était parfaitement sec quand elle y arriva. Mais il se produisit quelque chose d’un peu étrange. Après avoir lu pendant un moment, elle décida de changer d’endroit sur le ponton, car elle voulait à présent se rendre au bout du ponton et laisser pendre ses jambes en regardant l’horizon. Elle se leva donc pour déplacer la serviette. Mais pour une raison inexplicable, son pied glissa sur le bois mouillé (?!) et elle chuta dans l’eau.

Chapitre premier

Chapitre 7

Ah, les vacances (chapitre 5) : Le mystère

Dans le chapitre précédent…

La vacancière qui fait semblant de se noyer regrette fortement sa décision. D’autant qu’elle se fatigue et a peur que le sauveteur n’arrive pas à temps.

Elle se sentit s’enfoncer rapidement dans l’eau. Quelque chose la tirait vers le bas, elle ne savait pas quoi. Elle se souvint vaguement que la sauveteuse était en train d’arriver à proximité quand elle avait sombré. Des bras l’attrapèrent soudain, la tirant vers le haut. Elle n’eut même pas le temps d’être surprise par cette brusque remontée, elle était trop paniquée pour remarquer quoi que ce soit autour d’elle. Elle sentit donc soudain le vent jouer avec ses cheveux. Ce qui l’avait tirée vers le fond de la mer avait dû la lâcher. Quelqu’un la tenait. Elle se tourna légèrement, pouvant enfin voir la sauveteuse. Cette dernière avait l’air assez agitée, pour quelqu’un qui sauvait des gens tous les jours. Elle balbutia :

  • Que faisiez-vous aussi loin de la plage ? Vous auriez pu mourir, vous savez ?

Elle aida ensuite l’imprudente à regagner la plage. Visiblement, personne n’avait remarqué ce qu’il s’était passé. Plusieurs personnes vinrent quand même les accueillir lorsqu’elles arrivèrent sur le sable, leur demandant si ça allait. Le beau sauveteur, occupé par toutes ses admiratrices, ne vint même pas voir ce qu’il se passait. C’était bien la peine d’avoir fait tout ça ! La nageuse en péril se tourna vers sa salvatrice :

  • Merci beaucoup, euh…Samantha. Je suis vraiment désolée pour…tout ça. J’ai été stupide de m’éloigner autant, et je me rends compte que j’ai non seulement risqué ma vie, mais aussi la vôtre.
  • De rien. Je suis contente de voir que vous reconnaissez que votre comportement était irresponsable, madame…Comment vous appelez-vous ?
  • Je m’appelle Fanny. Je ne sais pas quoi faire pour vous remercier.
  • Pour me remercier, vous pourriez ne pas vous éloigner autant à l’avenir. D’accord ?
  • Faites-moi confiance, j’ai eu bien trop peur, on ne m’y reprendra plus ! Par contre, avez-vous vu quelque chose sous l’eau quand vous m’avez attrapée ? J’ai eu l’impression bizarre que quelque chose m’attrapait et me tirait vers le fond de la mer.
  • Ah bon ? Je n’ai rien vu. Vous deviez être paniquée, et vous avez cru sentir quelque chose alors que vous étiez juste fatiguée.
  • Sûrement. Vous avez raison. J’ai dû l’imaginer.

Elles se dirent au revoir, puis elles se séparèrent, l’une retournant à son poste et l’autre sur sa serviette, faisant un détour pour ne pas croiser les « amies » qui lui avaient donné cette brillante idée. Elle se promit qu’elle allait rester bien sagement sur sa serviette et qu’elle allait éviter de faire intervenir Samantha une nouvelle fois pour quelque chose d’idiot. Heureusement que la sauveteuse n’avait pas deviné qu’elle avait fait semblant de se noyer….De toute manière, au bout du compte, elle avait quand même eu besoin d’elle. Elle avait véritablement senti quelque chose l’attraper, quoi que puisse penser la sauveteuse. Et elle ne savait pas du tout ce que cela pouvait être.

Chapitre premier

Chapitre 6

Ah, les vacances (chapitre 4) : Au secours !

Dans le chapitre précédent…

Samantha, nageuse-sauveteuse depuis peu, vit son premier jour. Elle veut sauver des vacanciers, et elle n’est pas déçue : quelqu’un semble déjà être en danger.

Elle avait fait une erreur. Une grosse erreur. Elle avait non seulement honte d’avoir fait semblant de se noyer, mais en plus elle commençait à se fatiguer réellement. Allait-elle se noyer pour de vrai ? Elle n’aurait jamais dû écouter ces pimbêches ! Elle aurait dû se fier à son instinct, qui lui avait dit que ce n’était pas une bonne idée. Mais non, elle avait relevé le défi, et maintenant elle était littéralement au milieu de la mer, s’étant mise elle-même dans le pétrin. C’était typiquement elle, ça. Se créer ses propres problèmes était un peu sa spécialité. Elle avait un vrai talent pour ça.

Elle fut engloutie par une vague, remontant faiblement en toussant. Cette fois-ci, elle ne simulait pas. Elle était véritablement en train de lutter contre la mer. Elle vit vaguement quelqu’un plonger dans la mer et s’approcher d’elle assez vite. Etait-ce le sauveteur voulu ? Allait-elle quand même réussir et survivre ? Allait-elle pouvoir tenir jusqu’à ce qu’il arrive ? Honnêtement, cinq minutes avant, elle aurait dit oui. Mais à présent, elle n’en était plus très sûre. Elle s’affaiblissait, elle avait une folle envie de s’allonger quelque part et de dormir. Mais elle était en pleine mer, à essayer tant bien que mal de se maintenir à flot, et elle ne pouvait en aucun cas arrêter de s’agiter sous peine de couler et de se tuer. Non, vraiment, elle était stupide d’avoir accepté de faire ça.

Elle finit par voir un peu mieux la personne qui venait à son secours. C’était une silhouette plus menue que celle du sauveteur, mais cette personne faisait quand même partie de l’équipe des sauveteurs. Elle portait le gilet rouge qui leur permettait d’être visibles dans l’eau. C’était une femme. Et zut. Elle allait peut-être mourir, et en plus ce n’était pas sa cible qui allait essayer de la sauver. Elle fut distraite par sa déception, et elle disparut sous l’eau une nouvelle fois. Elle eut un peu plus de mal à remonter, cette fois-ci, car elle eut l’impression que quelque chose l’attirait sous l’eau. Y avait-il vraiment quelqu’un ? Etait-ce son imagination qui fonctionnait à plein régime à cause de la fatigue ? Au moment où la sauveteuse arrivait à sa hauteur, elle fut tirée vers le bas assez violemment.

Chapitre premier

Chapitre 5

Ah, les vacances (chapitre 3) : A la rescousse !

Dans le chapitre précédent…

Une vacancière fait semblant de se noyer pour être sauvée par un beau nageur-sauveteur sur une idée de ses « amies de plage ». Elle le regrette déjà…

C’était le premier jour de Samantha. Elle venait d’entrer dans la grande famille des nageurs-sauveteurs, ou du moins c’était ce que lui avait dit Randy, le chef des sauveteurs de cette plage. Super. Elle avait juste hâte de sauver quelqu’un, c’était principalement pour ça qu’elle avait passé son brevet. Elle voulait être héroïque, elle voulait empêcher les gens de se noyer. Elle voulait agir. Elle avait perdu sa mère à cause de la mer, elle ne laisserait donc pas l’immensité bleue prendre d’autres personnes si elle le pouvait. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il se passe grand-chose le premier jour, car Randy le lui avait dit aussi. Randy était visiblement très populaire auprès des femmes de la plage. Ces dernières l’entouraient toujours comme une volée de moineaux, et le poste de sauvetage du sauveteur vedette ressemblait très souvent à une volière.

Samantha aurait bien aimé être aussi populaire. Elle aussi était un héros ! Mais bon, évidemment, alors qu’il attirait de belles femmes, elle n’attirait que des gars bizarres. Tout le monde n’avait pas la même chance dans la vie, apparemment. Elle regarda les gens aller et venir sur la plage. Tout le monde s’amusait bien. Certains se baignaient, d’autres jouaient au volley ou au Frisbee. Elle vit aussi un petit groupe de femmes qui discutaient avec animation un peu plus loin. Elles regardaient quelque chose au loin. Samantha entendit bientôt un cri de détresse. Elle comprit alors ce que regardaient les vacancières. Elles auraient pu prévenir les sauveteurs, quand même ! Etait-ce trop demander ? Sans doute que oui. Samantha se tourna vite vers Randy, pensant qu’elle allait le voir courir vers la mer et aller sauver la femme qui était en danger. Mais il n’avait rien entendu, les piaillements de sa basse-cour avaient noyé tout le reste. Samantha s’élança alors pour son premier sauvetage, voyant que personne d’autre de l’équipe n’avait vu le problème.

Elle plongea dans la mer, nageant rapidement et efficacement, espérant de tout son cœur ne pas arriver trop tard. La femme criait, semblant ne pas pouvoir tenir sa tête hors de l’eau. Elle disparut une ou deux fois le temps que Samantha arrive à sa hauteur.

Chapitre premier

Chapitre 4

Ah, les vacances (chapitre 2) : En danger

Dans le chapitre précédent…

C’est le début de l’été et les touristes arrivent sur leur lieu de vacances. Il fait beau et chaud.

Elle savait parfaitement que c’était une mauvaise idée. Et pourtant, elle était en train de le faire. Pourquoi ? Elle ne savait pas exactement. Elle se souvenait juste qu’on l’avait poussée à le faire, et que c’était une idée idiote. Et maintenant, elle était dans la mer, à s’agiter comme une furie et à crier.

Elle avait rencontré ses amies de plages une heure auparavant. Elle n’était pas stupide, et elle avait bien compris que mettre en place un plan foireux dont le brainstorming n’avait duré que cinq minutes et avait été accompagné de gloussements, surtout venant d’une bande de filles qui ne savaient visiblement pas que la mer pouvait être un redoutable ennemi en dépit du fait qu’elle avait l’air calme était forcément voué à l’échec.

Quand ses « amies » lui avaient montré le beau nageur-sauveteur, elle s’était laissée convaincre, mais plus parce qu’elle s’ennuyait que parce qu’elle était réellement intéressée. Les filles lui avaient dit que « ça marchait toujours ». Mais à présent, elle se disait que c’était stupide, parce que si ça se trouvait, il allait la sauver elle, et pas quelqu’un qui était réellement en train de se noyer. Elle allait peut-être causer la mort de quelqu’un d’autre, à vouloir séduire le nageur sauveteur qui selon les filles ressemblait à Apollon. (elle n’était pas du tout de cet avis, soit dit en passant)

Quand les filles l’avaient encouragée à le faire, elle s’était dit que faire semblant d’être en train de se noyer était une idée assez amusante. Mais comment avait-elle pu penser ça ne serait-ce qu’une seconde ?! C’était parfaitement idiot, comme façon de penser ! Et ça mettait en danger la vie du nageur sauveteur autant que la sienne.

Ils l’avaient vue. Elle savait nager, et elle n’avait aucun problème pour se maintenir la tête hors de l’eau, mais elle fit semblant de couler un peu. Elle avait commencé, autant terminer. C’était pathétique, hein ? Elle vit une silhouette quitter une des chaises sur la plage, et un des nageurs sauveteurs courut vers la mer. Elle ne put pas voir s’il s’agissait de celui pour lequel elle et ses « amies » avaient imaginé ce plan. Elle était trop loin. Elle sentit un poisson lui frôler la cheville, comme s’il lui reprochait ce qu’elle était en train de faire. Elle se sentait un peu coupable, et elle aurait bien aimé être tranquillement sur sa serviette, et pas dans la mer, à attendre qu’un nageur sauveteur vienne la chercher alors qu’elle n’avait même pas besoin de lui. Elle aurait été en train de faire des mots mêlés, son jeu préféré à faire en vacances. Elle aurait été en train de profiter du beau temps, du paysage paradisiaque. Mais non, apparemment, elle n’avait pas su rester sur la plage, il avait fallu qu’elle aille provoquer des catastrophes.

Le nageur sauveteur, elle ne voyait toujours pas qui c’était car la personne était en train de nager, allait bientôt arriver à sa hauteur.

Chapitre premier

Chapitre 3

Ah, les vacances (chapitre 1) : La plage

Les voitures étaient arrivées en masse, une vie nouvelle s’était propagée dans les villes côtières. Une vie qui n’était pas toujours bien accueillie par les riverains, mais qui enchantait les propriétaires de campings et résidences de vacances. La bonne humeur était partout, et tous se préparaient à vivre de merveilleuses vacances, loin du travail, des cours ou de l’école. Les malchanceux avaient dans leurs valises un cahier de vacances qui leur paraissait peser plus lourd que tous les maillots de bains du monde. Ils regardaient donc avec envie les enfants qui seraient libres comme l’air pendant tout leur séjour, qui n’auraient pas leur « moment devoirs » chaque jour. Si les yeux pouvaient lancer des éclairs, plus d’un cahier de vacances n’aurait pas survécu.

Il faisait beau, il faisait chaud. Les vacanciers étaient contents d’être libérés de leurs vies habituelles, et de profiter du soleil librement. Les enfants jouaient tranquillement sur le sable, ils riaient à gorge déployée. La mer était belle, brillante, invitante. Les serviettes avaient élu domicile sur le sable et n’en bougeraient pas jusqu’à la fin de l’été. Les chaises longues étaient de sortie. Les oiseaux de mer volaient au-dessus de la plage, dérangés par tous ces nouveaux venus. La veille encore, tout était calme. En quelques heures, tout le monde était arrivé, et ils étaient allés à la plage sans prendre le temps de ranger leurs valises, tous pressés qu’ils étaient de profiter de leurs congés, de la mer et du soleil. Les beaux jours étaient là. Les vacances aussi.

Les nageurs-sauveteurs étaient aussi présents, commençant eux aussi la période estivale. Mais ils n’étaient pas en congés. Ils allaient travailler, et empêcher les vacanciers de se noyer. Ils se mirent en place sur leurs chaises, attrapant leurs jumelles, prêts à surveiller la plage et toute cette joyeuse foule, à l’affût du moindre problème.

Tout allait donc bien. Les vacances venaient de commencer, il faisait beau, et tout le monde était content. Mais la tranquillité de la plage ne dura pas longtemps. Un cri soudain fit sursauter les nageurs-sauveteurs. Tous tournèrent la tête vers la personne qui avait crié. L’un d’eux se mit à courir vers la mer.

Chapitre 2