Noël dans la cheminée : chapitre 4

S’approchant de la source du bruit (la cheminée, apparemment), il entendit les lutins parler de faire couler de l’huile dans la cheminée ou encore d’aller acheter un chausse-pieds géant sur un de ces sites en ligne qui ne fournissent jamais les objets à la bonne taille. L’enfant leva les yeux et fut très étonné de constater que quelqu’un était coincé dans la cheminée de sa maison ! Voyant l’habit rouge, il fut encore plus surpris de voir que c’était le Père Noël qui était coincé là !

L’enfant cria :

  • – Ohé ! Père Noël ! Prends ma main, je vais t’aider à descendre ! 

Il n’entendit pas la voix du Père Noël qui disait :

  • – Mais c’est que je voudrais monter, moi….

Il tira sur la main qui finit par se tendre vers lui, et bientôt, le Père Noël fut décoincé et atterrit lourdement dans le salon du jeune garçon, plus ou moins échevelé, son paquet à la main. Le Père Noël lui fit signe de ne rien dire, puis il alla poser le paquet sous l’arbre. L’enfant alla ouvrir la porte de sa maison pour éviter au Père Noël d’avoir à repasser par la fameuse cheminée qui l’avait coincé. Les lutins se tenaient sur le pas de la porte. Apparemment, ils avaient tout entendu, et ils avaient cherché un moyen de se sortir du problème. Un enfant avait vu le Père Noël ! Personne ne devait le voir. 

Ils lui racontèrent que le vieux bonhomme rouge qu’il venait de voir était en fait un acteur déguisé payé par la mairie pour venir déposer des cadeaux. L’enfant paru trouver cela bizarre, mais il ne dit rien. Les lutins lui firent promettre de ne rien dire à personne sur ce qu’il avait vu ce soir là, pas même à ses parents. Le garçonnet promit. Ouf ! Mais de toute manière, qui le croirait s’il racontait avoir vu le Père Noël ?

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Noël dans la cheminée : chapitre 3

Dans le traîneau, c’était la consternation. Mais où était passé le Père Noël ? En règle générale, il mettait entre deux à trois minutes pour donner chaque cadeau. Mais là, cela faisait quatre minutes et demie ! Où était-il ? S’était-il fait prendre ? A cinq minutes, un lutin descendit en rappel dans la cheminée pour voir (et je cite) ce qu’était devenu ce vieux barbu. Il remonta en riant si fort que les enfants du monde entier durent l’entendre.

Il expliqua aux autres (qui se réunirent autour de lui sur le toit de la maison) que le Père Noël était resté coincé dans la cheminée ! Il existait beaucoup d’histoires dans lesquelles le Père Noël restait coincé de la sorte, mais ce n’étaient que des histoires pour enfants ! Le Père Noël était d’ailleurs très friand de ce genre de récits, et il en achetait régulièrement pour rigoler un peu. Malheureusement, un de ces scénarios typiques venait de lui arriver ! Ah, il riait moins, tout d’un coup !

Un conseil des lutins se tint sur le toit de la maison qui serait bientôt tristement célèbre chez les lutins comme étant celle où le Père Noël resta coincé. Ils cherchèrent vainement une solution pour faire sortir le Père Noël de la cheminée. Ils furent vite à cours d’idées. L’un d’entre eux cria au Père Nöel qu’il ferait mieux de manger un peu moins de gâteaux au chocolat, que ce serait mieux pour sa ligne et pour les cheminées du monde entier. 

Pendant ce temps, l’enfant de la maison s’était réveillé. Il avait entendu du bruit. 

Noël dans la cheminée : chapitre 2

Le traîneau volait au dessus des nuages, piloté par le Père Noël. Il était content de pouvoir se promener un peu. Ces longs mois sans pouvoir utiliser son traîneau l’ennuyaient. Ce soir était le seul soir où il pouvait se promener. Il fallait aussi qu’il donne ses paquets, bien sûr, mais il appréciait tout de même la balade. Pendant le reste de l’année, il ne pouvait pas sortir sans être reconnu. C’était donc imprudent de se montrer. 

Voyant une première maison, il fit descendre le traîneau vers son toit. Se posant sans bruit (il avait l’habitude d’être discret, avec toutes ces années d’expérience de conduite de traîneau…), il prit le paquet correspondant à l’enfant qui habitait la maison (il savait toujours d’instinct retrouver LE paquet qu’il fallait au bon moment, il n’était pas Père Noël pour rien) et il descendit prestement par la cheminée pour aller le déposer au pied du sapin. Ce petit Tristan serait content de trouver sa console dernier cri sous le sapin le lendemain en se levant…. Le Père Noël ne comprenait pas toujours bien la technologie, c’était la raison pour laquelle il ne voulait pas de listes de cadeaux par mail, mais il savait toujours ce qui ferait vraiment plaisir à ces chers garnements. 

Il ressortit de la première maison et enchaîna directement sur les suivantes, prenant assez vite sa vitesse de croisière. Parfois, il s’arrêtait cinq secondes de plus pour boire le lait et manger le gâteau au chocolat. Il avait souvent un peu mal au ventre à la fin de sa tournée, mais cela en valait la peine, car les gâteaux étaient fameux. 

Cela se passait bien, et cela aurait pu continuer ainsi si le Père Noël n’était pas resté coincé dans une cheminée…

Noël dans la cheminée : chapitre 1

C’était Noël. Tout était prêt pour une nuit de distribution de cadeaux ! Tout était prêt, mais en même temps, tout restait à faire pour les lutins. Ils étaient en train de charger les innombrables paquets sur le traîneau du Père Noël. Des rouges, des jaunes, des bleus, des dorés, des pailletés, il y en avait pour tous les goûts. Les cadeaux étaient certes emballés, mais ils devaient d’une manière ou d’une autre rejoindre le moyen de transport du Père Noël. Et tous contenir dedans ! D’ailleurs, les paquets débordaient du traîneau chaque année, mais personne n’en avait jamais vu tomber. Magie de Noël ou simple chance ? Nul ne le savait. En tout cas, les lutins n’avaient jamais eu à gérer de problèmes de place, car tout rentrait toujours, bien que de justesse. 

Pendant que les lutins chargeaient le traîneau, le Père Noël, lui, prenait son jus de mangue assis sur son lit. C’était son petit rituel, avant de partir distribuer les cadeaux. Il ne pouvait pas décoller dans son traîneau sans avoir bu son verre habituel. Il posa ensuite son verre sur la table de nuit, regardant une photo qui le représentait ainsi que tous ses lutins. Il pensait aux belles années qu’ils avaient déjà passé ensemble à travailler dans ce secteur, et aux magnifiques années qui les attendaient encore. L’atelier du Père Noël, c’était comme une grande famille ! 

Il finit par quitter le confort de sa chambre pour aller enfiler son manteau de distribution, celui qui lui tenait bien chaud tout là haut, dans son traîneau. Il sortit dans le froid. Ses lutins avaient terminé leur tâche ardue. Tous le saluèrent. Puis ils firent leur cri de ralliement habituel avant que le Père Noël ne doive partir. Les lutins qui avaient fini leurs tâches rentrèrent dans l’atelier, et ceux qui devaient accompagner le Père Noël pendant sa tournée montèrent sur le traîneau. On donna le signal du départ. 

Tradition, chapitre 5

Lucile parut reprendre un peu ses esprits après quelques minutes passées sur le canapé de la maison de Louise à contempler le plafond. Louise était très inquiète. Pourquoi sa locataire et nouvelle amie s’était-elle évanouie de la sorte ? Quand elle apprit que ses frères étaient repartis dans le manoir, Lucile déclara qu’ils étaient en danger. Elle commença à s’agiter nerveusement, disant qu’il fallait qu’elle y retourne pour les sauver. Louise, qui n’avait aucune envie d’aller là bas alors qu’il y avait semblait-il des manifestations surnaturelles, tenta de la dissuader d’y revenir. En vain. Elle ne voulait rien entendre, répétant seulement avec conviction que ses frères étaient en danger. 

Louise l’accompagna donc au manoir, peu rassurée. Elle n’avait pas envie de laisser Lucile se rendre seule dans le sinistre bâtiment, mais elle avait peur. Elles entrèrent. La porte grinça. Où étaient les deux frères de Lucile ? Elles finirent par les trouver cachés derrière le canapé, armés de lampes de chevet. Louise faillit pouffer de rire en les voyant. Que comptaient-ils faire avec ça ?! S’il y avait vraiment un fantôme, une lampe ne pourrait rien contre lui ! Elle leur dit :

  • – Bon alors, que se passe-t-il ? Est-ce une blague pour nous rendre la pareille ? Eh bien elle est réussie. Félicitations. Mais je crois que maintenant, vous pouvez reprendre votre soirée. 

Les deux frères ne lui répondirent pas, pointant frénétiquement leurs doigts vers quelque chose derrière elle. D’abord figée, elle se retourna lentement. Là, devant elle, se trouvait Lucile. Mais ce n’était pas vraiment Lucile, car elle avait des yeux rouges et un sourire cruel. Les cheveux de Louise se dressèrent sur sa tête. Lucile leur faisait-elle une blague ? Elle espérait que c’était le cas, elle l’espérait très fort, mais cela avait l’air si réel ! Les deux frères firent diversion en criant depuis l’arrière du canapé. Louise sortit en courant de la pièce. Elle savait que son grand-père lui avait parlé d’une situation comme celle-ci. Bien sûr, elle ne l’avait jamais vraiment pris au sérieux, car toute cette histoire avait l’air complètement irréelle. Mais aujourd’hui, ses conseils allaient peut-être pouvoir lui servir. Elle courut voir dans le placard sous l’escalier. Mais où était-il ? Elle finit par trouver un tout petit bouton qui, une fois pressé, dévoila une cache secrète contenant une fiole avec un pulvérisateur. 

Elle courut à nouveau jusqu’au salon. Lucile, ou plutôt ce qui avait pris le contrôle du corps de Lucile, était en train d’essayer de tuer un de ses frères. Louise poussa un cri en voyant ça, attirant l’attention du monstre qui se mit à courir vers elle. Louise lui envoya alors une giclée du liquide de la fiole dans la figure. Lucile se mit alors à crier, à se contorsionner bizarrement, pour finalement tomber à terre, tremblante. Une sorte de fumée rouge s’échappa de son corps. Louise pulvérisa encore un peu de liquide dessus, et la chose rouge disparut en hurlant. Lucile avait perdu ses yeux rouges. Elle dit :

  • – Que…Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que je fais là ? J’étais chez Louise, non ? 

Louise lui expliqua ce qui était arrivé, expliquant aux trois frères et sœurs les conseils de son grand-père. Elle déclara qu’elle ne louerait plus jamais ce manoir car il était bien trop dangereux. Elle les invita à terminer leur séjour chez elle, loin du lieu maudit. 

Et c’est ainsi que les frères purent regarder leurs films d’horreur sur le canapé de Louise, pendant que leur sœur et Louise jouaient aux petits chevaux dans la cuisine en mangeant des bonbons et de la pizza. 

Tradition, chapitre 4

Louise dit au revoir à Lucile. Elle riait encore de la blague qu’elles venaient de faire aux deux frères “sans peur” de la jeune femme. Elle s’était beaucoup amusée à faire semblant d’être possédée par un esprit. Elle préférait que ce soit faux, bien sûr. Toutes ces histoires que son grand-père lui avait racontées sur le manoir…Elle espérait sincèrement qu’elles étaient fausses. Mais le sérieux avec lequel il racontait tout ceci l’avait toujours un peu angoissée. Il donnait l’impression de croire à tout ce qu’il disait, et il n’avait jamais plaisanté de sa vie. Certains de ses locataires s’étaient déjà plaints de bruits bizarres ou de lueurs étranges, mais elle-même n’en avait jamais été le témoin direct. Elle ne savait donc pas trop quoi en penser, et elle préférait mettre en garde ses locataires, au cas où il se passerait vraiment quelque chose. 

Lucile avait eu l’air de prendre ses histoires au sérieux. Mais ses deux frères avaient ri comme si elle avait raconté une bonne blague. Vraiment ? Pouvait-on vraiment n’avoir peur de rien ? Eh bien elle avait sa réponse, maintenant. Il leur arrivait d’avoir peur, bien qu’ils affirment le contraire. 

Une fois rentrée chez elle, elle se demanda comment se passait la soirée de ses locataires. Elle espérait qu’ils ne seraient pas dérangés par quoi que ce soit. Elle prit un livre. Elle n’était invitée à aucune fête pour Halloween, et cela tombait plutôt bien, car elle n’aimait vraiment pas jouer à se faire peur. Elle plaignait sincèrement Lucile, qui n’avait pas l’air d’apprécier les films d’horreur davantage qu’elle, et qui allait être forcée par ses frères à en regarder. Elle aurait tout à fait pu l’inviter à passer la soirée chez elle, mais cela aurait été très bizarre, étant donné que le trio était venu pour fêter Halloween au manoir. Elle n’aurait donc rien pu faire pour sauver Lucile des films d’horreur. Elle se plongea dans son livre, oubliant le monde extérieur. 

Des coups précipités frappés à sa porte la sortirent de l’histoire. Se demandant de qui il s’agissait à cette heure-ci, un peu effrayée car ce pouvait-être quelqu’un de dangereux, elle alla tout de même ouvrir car c’était peut-être une urgence. Elle eut la surprise de trouver le trio de frères et sœurs sur le pas de sa porte. Décidément, ils allaient finir par l’inviter à passer la soirée avec eux, ou quoi ? Elle remarqua alors que Lucile avait l’air un peu bizarre. Elle était toute pâle, elle avait l’air malade. Trop de bonbons ? Non, pas aussi rapidement, quand même…Les deux frères lui expliquèrent qu’ils avaient vu des ombres étranges dans le manoir juste avant que Lucile ne s’évanouisse. Ils voulaient la lui confier car visiblement, les lieux la faisaient se sentir mal à l’aise. Louise accepta de l’héberger chez elle, et ils repartirent dans le manoir. Apparemment, ils voulaient percer le mystère de ce manoir. Ils étaient fous, pensa Louise. Fou ou inconscients. 

Mais elle ne pouvait pas exactement leur dire quoi faire, alors elle emmena Lucile dans son salon, l’étendant dans son canapé. Qu’allait-il se passer, maintenant ? Qu’avait donc Lucile ?

Tradition, chapitre 3

Lorsque les deux frères rentrèrent, tout semblait normal. Ils posèrent leurs courses dans la cuisine, entendant leur sœur Lucile discuter avec Louise, la propriétaire du manoir qu’ils avaient loué. Ils étaient contents qu’elles se soient rapprochées, car ils trouvaient que leur sœur, toujours occupée avec son travail, était devenue assez asociale et ne sortait jamais avec des amis. Leur rencontre avec Louise était donc une très bonne chose ! La propriétaire avait l’âge de Louise, d’après ce qu’ils avaient pu apprendre lors de précédentes conversations. Ils rangèrent les denrées dans le frigidaire en discutant de la soirée qu’ils allaient passer après. Ils avaient emporté plusieurs films d’horreur. Ils savaient que leur sœur n’aimait pas beaucoup de genre de films, mais ils ne voulaient pas passer un Halloween sans en regarder au moins un. C’était la tradition ! 

Ils avaient acheté de petites citrouilles pour décorer un peu les lieux. Mathis avait aussi voulu acheter plusieurs paquets de bonbons, prétextant que ce serait pour les enfants qui oseraient sonner à la porte de cet effrayant manoir. Aurèle se doutait bien que le seul enfant qui en mangerait serait en fait son frère, qui adorait les bonbons et qui se faisait souvent réprimander par le dentiste à ce sujet. Il prenait même souvent des bonbons à ses propres enfants, vidant ainsi la moitié du paquet acheté pour eux….Mathis était un grand enfant. Des pizzas allaient aussi être commandées car ils ne pouvaient pas manger que des bonbons ! Et puis officiellement, les bonbons étaient pour les enfants déguisés qui sonneraient à la porte. Il leur fallait donc quelque chose à manger. 

Les deux frères étaient donc en train de ranger leurs achats tout en se disputant au sujet des films à choisir pour leur soirée Halloween, quand soudain, ils entendirent un cri perçant. Ils se regardèrent, effrayés. Lucile ?! Ils avaient beau avoir peur de rien, ils avaient quand même une peur bleue qu’il arrive quelque chose à leur sœur. Ils lâchèrent leurs sacs, courant vers le salon. 

Ils y découvrirent une scène très étrange. La propriétaire, Louise, était par terre, en train de convulser. Même pour des sans-peur comme eux, la situation était très bizarre et effrayante. Lucile criait, visiblement terrorisée. Elle était sur le canapé, cachée derrière un coussin. Ses frères lui crièrent :

  • – Lucile ! Que se passe-t-il ? Que lui arrive-t-il ?! 
  • – Je ne sais pas ! Elle allait bien, il y a cinq minutes ! Vous croyez qu’elle est…possédée ?! 

Elle poussa un nouveau cri quand Louise cessa soudain de trembler, se relevant et marchant vers elle. Les deux frères ne pouvaient pas voir son visage, mais il devait être terrifiant, car Lucile poussa un autre cri perçant. La possédée, car c’était ce qu’elle semblait être, avançait inexorablement vers leur sœur. Pétrifiés, ils crièrent : 

  • – Lucile !!!!

Alors que Louise semblait être sur le point d’étrangler Lucile, cette dernière se mit à rire, rompant l’atmosphère pesante qui s’était formée. Louise cessa alors d’avancer, et Aurèle et Mathis se rendirent compte qu’elle aussi était hilare. Les deux comparses leur expliquèrent que Louise n’était pas du tout possédée, parce que c’était une blague. Elles se remirent à rire car apparemment, la tête qu’ils avaient fait était cocasse. 

Tradition, chapitre 2

Après la blague douteuse de Mathis, ils descendirent de voiture et furent aussitôt accueillis par la propriétaire du manoir, Louise. Elle leur raconta que les lieux avaient appartenu à son grand-père, et que ce dernier lui avait toujours dit de faire attention, car c’était vraiment un lieu hanté. A ces mots, les deux frères de Lucile se mirent à rire, car de toute évidence, il n’y avait pas chose plus drôle que d’entendre que l’endroit où on va passer la nuit est hanté. Lucile frissonna. Leur séjour commençait bien.

Louise avait été très sérieuse en les mettant en garde, donc elle croyait vraiment à ce qu’elle disait. Ses frères ayant pris la chose peu au sérieux, elle se promit de rester sur ses gardes, juste au cas où. Mais elle avait un peu de mal à vraiment croire que cet endroit était hanté. Son esprit n’arrivait pas à se dire qu’il y avait du vrai dans ce que la propriétaire venait de leur dire. Peut-être aussi ne voulait-elle pas que ce soit vrai, n’étant pas exactement friandes d’histoires de fantômes. 

Voyant qu’elle n’arriverait pas à faire entrer sa mise en garde dans la tête des deux frères, Louise n’insista pas, leur proposant des boissons et des gâteaux qu’ils prendraient au salon. Elle leur fit aussi visiter les lieux. Tout était parfaitement sinistre, comme tout visiteur aurait pu s’y attendre en ayant vu l’extérieur du manoir. Lucile regrettait déjà d’avoir accepté de louer cet endroit. Pourquoi diable s’était-elle laissé convaincre par les arguments de ses frères ? Arguments qui d’ailleurs s’étaient limités à : “amusons-nous”, et “ tu verras, tout ira bien”. Non, vraiment, pourquoi avait-elle trouvé que c’était une bonne idée ? Mystère. En tout cas, maintenant, elle n’avait pas le choix, elle allait devoir rester là et y passer la nuit. Fantômes ou pas, l’endroit était lugubre. Et les déclarations de la propriétaire sur le fait que le manoir était vraiment hanté n’arrangeaient rien. 

Louise finit par les laisser s’installer, repartant chez elle. Oui, car elle n’habitait pas dans le manoir qu’elle louait très souvent. Elle avait une petite maison située juste à côté dans laquelle elle vivait. Selon ses dires, elle préférait vivre là que dans le manoir. Ces mots ne rassurèrent pas du tout Lucile. Louise partit donc dans sa maison, les laissant s’installer. Mais elle revint une heure plus tard, s’étant apparemment rendu compte qu’elle avait oublié de leur donner les draps, comme il était convenu dans le contrat. Lorsqu’elle revint, Lucile et elle eurent l’occasion de discuter. Elles sympathisèrent autour du fait que ni l’une ni l’autre n’aimaient le manoir. Louise était obligée de le gérer, mais cela ne lui plaisait guère. Lucile lui parla du fait que ses frères n’avaient peur de rien. Louise, qui aimait plaisanter, lui proposa de leur faire une petite blague, pour voir s’ils avaient vraiment peur de rien. 

Elles discutèrent donc de leur blague jusqu’à ce qu’Aurèle et Mathis rentrent au manoir. Ils étaient allés faire des courses et étaient partis peu après l’arrivée de Louise avec les draps, car Lucile avait très peur de rester seule dans cette affreuse grande maison. 

Tradition, chapitre 1

  • – Mathis ! Veux-tu bien cesser de chanter ? C’est affreux ! Je n’entends même plus la voix du vrai chanteur ! 
  • – Comment oses-tu critiquer ma merveilleuse voix de la sorte, Aurèle ? Je sais que tu l’adores, en réalité, car tu en as toujours été jaloux, et ce depuis notre plus jeune âge. Tu aimerais bien être capable de chanter aussi bien que moi, mais tu en es incapable. Pas vrai, Lucile, qu’il chante faux ? 
  • – C’est pas vrai ! C’est lui qui chante horriblement faux, pas moi ! 

Les deux frères continuèrent à se disputer pendant encore dix minutes et leur petite sœur Lucile les ignora, se concentrant sur la conduite de sa voiture. Elle n’y croyait pas. Ils étaient adultes, et ils se disputaient toujours comme pendant leur enfance ! Ils étaient papas, maintenant, en plus. Et elle qui avait cru qu’avoir des enfants les rendrait plus responsables ! Elle avait eu tort. Le contraire s’était produit. Et ils recommençaient à se disputer dès qu’ils se voyaient, que ce soit à cinq ou à trente ans. Non mais vraiment…Qu’avait-elle fait pour hériter de deux frères comme ceux-là? Oh, elle les aimait bien, mais seulement quand ils cessaient de se disputer. Ils cessaient rarement de se disputer. 

Mais là, elle allait devoir les supporter pendant plusieurs jours, car ils avaient loué un manoir pour passer une soirée d’Halloween exceptionnelle tous les trois. Depuis leur enfance, passer Halloween ensemble faisait partie de leurs traditions (au même titre que se disputer, apparemment…). Tous les ans, ils trouvaient donc un moyen de se retrouver, et cette année, ils s’étaient surpassés. Louer un manoir ? Au début, Lucile avait trouvé l’idée de Mathis complètement folle. Et puis quoi encore ? Cela allait forcément coûter cher ! Avec son petit salaire de secrétaire, elle ne se voyait pas du tout louer un chalet pour les vacances, alors un manoir ?! Bon, elle exagérait un peu. Elle arrivait à partir en vacances chaque année, il suffisait de choisir les bons prix. Et puis ils étaient trois, et donc la contribution à verser était bien moins importante que si elle avait été seule à payer la location. 

Elle avait donc accepté l’idée, et ils avaient cherché un manoir à louer pour quelques jours. Quand Aurèle l’avait trouvé sur internet, Lucile avait été impressionnée par l’imposante masure. Wow ! On se serait cru dans un film d’horreur rien qu’en regardant la façade ! Quelle ambiance ! L’annonce précisait même que les lieux étaient véritablement hantés. Lucile n’avait pas trop apprécié savoir cela, mais ses frères, qui n’avaient peur de rien (selon leurs dires, en tout cas), avaient immédiatement appelé la propriétaire pour réserver. 

Lucile annonça bientôt à ses frères, qui étaient toujours en train de se disputer à l’arrière de la voiture, qu’ils allaient bientôt arriver. A ces mots, le ciel, déjà bien sombre depuis une heure ou deux, fut soudain barré par un éclair bien vite suivi d’un retentissant coup de tonnerre. La pluie commença à tomber. Aurèle et Mathis se réjouirent en voyant le temps se dégrader, déclarant que c’était un temps parfait pour Halloween. Ils arrivèrent bientôt en vue du manoir. Mathis s’écria :

  • – Oh ! Je crois que je viens de voir une silhouette blanche à la fenêtre !

Nouvelle fiction à chapitres « Tradition »

Il s’agit d’un récit d’Halloween en 5 chapitres.

Extrait :

  • « – Mathis ! Veux-tu bien cesser de chanter ? C’est affreux ! Je n’entends même plus la voix du vrai chanteur ! 
  • – Comment oses-tu critiquer ma merveilleuse voix de la sorte, Aurèle ? Je sais que tu l’adores, en réalité, car tu en as toujours été jaloux, et ce depuis notre plus jeune âge. Tu aimerais bien être capable de chanter aussi bien que moi, mais tu en es incapable. Pas vrai, Lucile, qu’il chante faux ? 
  • – C’est pas vrai ! C’est lui qui chante horriblement faux, pas moi ! 

Les deux frères continuèrent à se disputer pendant encore dix minutes et leur petite sœur Lucile les ignora, se concentrant sur la conduite de sa voiture. Elle n’y croyait pas. Ils étaient adultes, et ils se disputaient toujours comme pendant leur enfance ! Ils étaient papas, maintenant, en plus. Et elle qui avait cru qu’avoir des enfants les rendrait plus responsables ! Elle avait eu tort. Le contraire s’était produit. Et ils recommençaient à se disputer dès qu’ils se voyaient, que ce soit à cinq ou à trente ans. Non mais vraiment…Qu’avait-elle fait pour hériter de deux frères comme ceux-là? Oh, elle les aimait bien, mais seulement quand ils cessaient de se disputer. Ils cessaient rarement de se disputer. « 

« Elle leur dit :

  • – Bon alors, que se passe-t-il ? Est-ce une blague pour nous rendre la pareille ? Eh bien elle est réussie. Félicitations. Mais je crois que maintenant, vous pouvez reprendre votre soirée. 

Les deux frères ne lui répondirent pas, pointant frénétiquement leurs doigts vers quelque chose derrière elle. D’abord figée, elle se retourna lentement. »

Photo de Stacey Gabrielle Koenitz Rozells sur Pexels.com