Tradition, chapitre 3

Lorsque les deux frères rentrèrent, tout semblait normal. Ils posèrent leurs courses dans la cuisine, entendant leur sœur Lucile discuter avec Louise, la propriétaire du manoir qu’ils avaient loué. Ils étaient contents qu’elles se soient rapprochées, car ils trouvaient que leur sœur, toujours occupée avec son travail, était devenue assez asociale et ne sortait jamais avec des amis. Leur rencontre avec Louise était donc une très bonne chose ! La propriétaire avait l’âge de Louise, d’après ce qu’ils avaient pu apprendre lors de précédentes conversations. Ils rangèrent les denrées dans le frigidaire en discutant de la soirée qu’ils allaient passer après. Ils avaient emporté plusieurs films d’horreur. Ils savaient que leur sœur n’aimait pas beaucoup de genre de films, mais ils ne voulaient pas passer un Halloween sans en regarder au moins un. C’était la tradition ! 

Ils avaient acheté de petites citrouilles pour décorer un peu les lieux. Mathis avait aussi voulu acheter plusieurs paquets de bonbons, prétextant que ce serait pour les enfants qui oseraient sonner à la porte de cet effrayant manoir. Aurèle se doutait bien que le seul enfant qui en mangerait serait en fait son frère, qui adorait les bonbons et qui se faisait souvent réprimander par le dentiste à ce sujet. Il prenait même souvent des bonbons à ses propres enfants, vidant ainsi la moitié du paquet acheté pour eux….Mathis était un grand enfant. Des pizzas allaient aussi être commandées car ils ne pouvaient pas manger que des bonbons ! Et puis officiellement, les bonbons étaient pour les enfants déguisés qui sonneraient à la porte. Il leur fallait donc quelque chose à manger. 

Les deux frères étaient donc en train de ranger leurs achats tout en se disputant au sujet des films à choisir pour leur soirée Halloween, quand soudain, ils entendirent un cri perçant. Ils se regardèrent, effrayés. Lucile ?! Ils avaient beau avoir peur de rien, ils avaient quand même une peur bleue qu’il arrive quelque chose à leur sœur. Ils lâchèrent leurs sacs, courant vers le salon. 

Ils y découvrirent une scène très étrange. La propriétaire, Louise, était par terre, en train de convulser. Même pour des sans-peur comme eux, la situation était très bizarre et effrayante. Lucile criait, visiblement terrorisée. Elle était sur le canapé, cachée derrière un coussin. Ses frères lui crièrent :

  • – Lucile ! Que se passe-t-il ? Que lui arrive-t-il ?! 
  • – Je ne sais pas ! Elle allait bien, il y a cinq minutes ! Vous croyez qu’elle est…possédée ?! 

Elle poussa un nouveau cri quand Louise cessa soudain de trembler, se relevant et marchant vers elle. Les deux frères ne pouvaient pas voir son visage, mais il devait être terrifiant, car Lucile poussa un autre cri perçant. La possédée, car c’était ce qu’elle semblait être, avançait inexorablement vers leur sœur. Pétrifiés, ils crièrent : 

  • – Lucile !!!!

Alors que Louise semblait être sur le point d’étrangler Lucile, cette dernière se mit à rire, rompant l’atmosphère pesante qui s’était formée. Louise cessa alors d’avancer, et Aurèle et Mathis se rendirent compte qu’elle aussi était hilare. Les deux comparses leur expliquèrent que Louise n’était pas du tout possédée, parce que c’était une blague. Elles se remirent à rire car apparemment, la tête qu’ils avaient fait était cocasse. 

Tradition, chapitre 2

Après la blague douteuse de Mathis, ils descendirent de voiture et furent aussitôt accueillis par la propriétaire du manoir, Louise. Elle leur raconta que les lieux avaient appartenu à son grand-père, et que ce dernier lui avait toujours dit de faire attention, car c’était vraiment un lieu hanté. A ces mots, les deux frères de Lucile se mirent à rire, car de toute évidence, il n’y avait pas chose plus drôle que d’entendre que l’endroit où on va passer la nuit est hanté. Lucile frissonna. Leur séjour commençait bien.

Louise avait été très sérieuse en les mettant en garde, donc elle croyait vraiment à ce qu’elle disait. Ses frères ayant pris la chose peu au sérieux, elle se promit de rester sur ses gardes, juste au cas où. Mais elle avait un peu de mal à vraiment croire que cet endroit était hanté. Son esprit n’arrivait pas à se dire qu’il y avait du vrai dans ce que la propriétaire venait de leur dire. Peut-être aussi ne voulait-elle pas que ce soit vrai, n’étant pas exactement friandes d’histoires de fantômes. 

Voyant qu’elle n’arriverait pas à faire entrer sa mise en garde dans la tête des deux frères, Louise n’insista pas, leur proposant des boissons et des gâteaux qu’ils prendraient au salon. Elle leur fit aussi visiter les lieux. Tout était parfaitement sinistre, comme tout visiteur aurait pu s’y attendre en ayant vu l’extérieur du manoir. Lucile regrettait déjà d’avoir accepté de louer cet endroit. Pourquoi diable s’était-elle laissé convaincre par les arguments de ses frères ? Arguments qui d’ailleurs s’étaient limités à : “amusons-nous”, et “ tu verras, tout ira bien”. Non, vraiment, pourquoi avait-elle trouvé que c’était une bonne idée ? Mystère. En tout cas, maintenant, elle n’avait pas le choix, elle allait devoir rester là et y passer la nuit. Fantômes ou pas, l’endroit était lugubre. Et les déclarations de la propriétaire sur le fait que le manoir était vraiment hanté n’arrangeaient rien. 

Louise finit par les laisser s’installer, repartant chez elle. Oui, car elle n’habitait pas dans le manoir qu’elle louait très souvent. Elle avait une petite maison située juste à côté dans laquelle elle vivait. Selon ses dires, elle préférait vivre là que dans le manoir. Ces mots ne rassurèrent pas du tout Lucile. Louise partit donc dans sa maison, les laissant s’installer. Mais elle revint une heure plus tard, s’étant apparemment rendu compte qu’elle avait oublié de leur donner les draps, comme il était convenu dans le contrat. Lorsqu’elle revint, Lucile et elle eurent l’occasion de discuter. Elles sympathisèrent autour du fait que ni l’une ni l’autre n’aimaient le manoir. Louise était obligée de le gérer, mais cela ne lui plaisait guère. Lucile lui parla du fait que ses frères n’avaient peur de rien. Louise, qui aimait plaisanter, lui proposa de leur faire une petite blague, pour voir s’ils avaient vraiment peur de rien. 

Elles discutèrent donc de leur blague jusqu’à ce qu’Aurèle et Mathis rentrent au manoir. Ils étaient allés faire des courses et étaient partis peu après l’arrivée de Louise avec les draps, car Lucile avait très peur de rester seule dans cette affreuse grande maison. 

Tradition, chapitre 1

  • – Mathis ! Veux-tu bien cesser de chanter ? C’est affreux ! Je n’entends même plus la voix du vrai chanteur ! 
  • – Comment oses-tu critiquer ma merveilleuse voix de la sorte, Aurèle ? Je sais que tu l’adores, en réalité, car tu en as toujours été jaloux, et ce depuis notre plus jeune âge. Tu aimerais bien être capable de chanter aussi bien que moi, mais tu en es incapable. Pas vrai, Lucile, qu’il chante faux ? 
  • – C’est pas vrai ! C’est lui qui chante horriblement faux, pas moi ! 

Les deux frères continuèrent à se disputer pendant encore dix minutes et leur petite sœur Lucile les ignora, se concentrant sur la conduite de sa voiture. Elle n’y croyait pas. Ils étaient adultes, et ils se disputaient toujours comme pendant leur enfance ! Ils étaient papas, maintenant, en plus. Et elle qui avait cru qu’avoir des enfants les rendrait plus responsables ! Elle avait eu tort. Le contraire s’était produit. Et ils recommençaient à se disputer dès qu’ils se voyaient, que ce soit à cinq ou à trente ans. Non mais vraiment…Qu’avait-elle fait pour hériter de deux frères comme ceux-là? Oh, elle les aimait bien, mais seulement quand ils cessaient de se disputer. Ils cessaient rarement de se disputer. 

Mais là, elle allait devoir les supporter pendant plusieurs jours, car ils avaient loué un manoir pour passer une soirée d’Halloween exceptionnelle tous les trois. Depuis leur enfance, passer Halloween ensemble faisait partie de leurs traditions (au même titre que se disputer, apparemment…). Tous les ans, ils trouvaient donc un moyen de se retrouver, et cette année, ils s’étaient surpassés. Louer un manoir ? Au début, Lucile avait trouvé l’idée de Mathis complètement folle. Et puis quoi encore ? Cela allait forcément coûter cher ! Avec son petit salaire de secrétaire, elle ne se voyait pas du tout louer un chalet pour les vacances, alors un manoir ?! Bon, elle exagérait un peu. Elle arrivait à partir en vacances chaque année, il suffisait de choisir les bons prix. Et puis ils étaient trois, et donc la contribution à verser était bien moins importante que si elle avait été seule à payer la location. 

Elle avait donc accepté l’idée, et ils avaient cherché un manoir à louer pour quelques jours. Quand Aurèle l’avait trouvé sur internet, Lucile avait été impressionnée par l’imposante masure. Wow ! On se serait cru dans un film d’horreur rien qu’en regardant la façade ! Quelle ambiance ! L’annonce précisait même que les lieux étaient véritablement hantés. Lucile n’avait pas trop apprécié savoir cela, mais ses frères, qui n’avaient peur de rien (selon leurs dires, en tout cas), avaient immédiatement appelé la propriétaire pour réserver. 

Lucile annonça bientôt à ses frères, qui étaient toujours en train de se disputer à l’arrière de la voiture, qu’ils allaient bientôt arriver. A ces mots, le ciel, déjà bien sombre depuis une heure ou deux, fut soudain barré par un éclair bien vite suivi d’un retentissant coup de tonnerre. La pluie commença à tomber. Aurèle et Mathis se réjouirent en voyant le temps se dégrader, déclarant que c’était un temps parfait pour Halloween. Ils arrivèrent bientôt en vue du manoir. Mathis s’écria :

  • – Oh ! Je crois que je viens de voir une silhouette blanche à la fenêtre !

Nouvelle fiction à chapitres « Tradition »

Il s’agit d’un récit d’Halloween en 5 chapitres.

Extrait :

  • « – Mathis ! Veux-tu bien cesser de chanter ? C’est affreux ! Je n’entends même plus la voix du vrai chanteur ! 
  • – Comment oses-tu critiquer ma merveilleuse voix de la sorte, Aurèle ? Je sais que tu l’adores, en réalité, car tu en as toujours été jaloux, et ce depuis notre plus jeune âge. Tu aimerais bien être capable de chanter aussi bien que moi, mais tu en es incapable. Pas vrai, Lucile, qu’il chante faux ? 
  • – C’est pas vrai ! C’est lui qui chante horriblement faux, pas moi ! 

Les deux frères continuèrent à se disputer pendant encore dix minutes et leur petite sœur Lucile les ignora, se concentrant sur la conduite de sa voiture. Elle n’y croyait pas. Ils étaient adultes, et ils se disputaient toujours comme pendant leur enfance ! Ils étaient papas, maintenant, en plus. Et elle qui avait cru qu’avoir des enfants les rendrait plus responsables ! Elle avait eu tort. Le contraire s’était produit. Et ils recommençaient à se disputer dès qu’ils se voyaient, que ce soit à cinq ou à trente ans. Non mais vraiment…Qu’avait-elle fait pour hériter de deux frères comme ceux-là? Oh, elle les aimait bien, mais seulement quand ils cessaient de se disputer. Ils cessaient rarement de se disputer. « 

« Elle leur dit :

  • – Bon alors, que se passe-t-il ? Est-ce une blague pour nous rendre la pareille ? Eh bien elle est réussie. Félicitations. Mais je crois que maintenant, vous pouvez reprendre votre soirée. 

Les deux frères ne lui répondirent pas, pointant frénétiquement leurs doigts vers quelque chose derrière elle. D’abord figée, elle se retourna lentement. »

Photo de Stacey Gabrielle Koenitz Rozells sur Pexels.com

Le destin ce puzzle confinées Paula #9 Bilan final

Salut, c’est moi Paula !

Tous ces confinements, tous ces jours à rester pratiquement enfermées dans l’appartement, et où en sommes-nous ? Honnêtement, je ne sais pas. Nous allons bientôt sortir de ce confinement, mais qui sait s’il n’y en aura pas un autre ensuite ? Après le premier confinement, j’aurais dit qu’il y avait une possibilité de reprendre une vie normale presque aussitôt après. Mais là, après tout ce temps, cette année qui n’existe presque pas tant nous sommes restées dedans,tant le temps est passé de façon étrange, je me dis que la vie normale ne va pas revenir tout de suite. Que si elle finit par revenir, ce sera très progressif. Que la « vie d’avant » ne reviendra peut-être pas complètement. Que rien ne sera jamais vraiment exactement pareil.

Mais soyons un peu plus positifs. Car je sais que beaucoup sont contents de retrouver les autres (moi aussi, même si ça peut paraître surprenant) Ce déconfinement sera peut-être définitif. J’espère qu’il le sera. Je veux pouvoir retourner à la bibliothèque normalement, au lieu d’avoir à lire les magazines de jeux vidéo de Mina. (j’ai lu tous les livres que j’avais ici au moins trois fois déjà, c’est agaçant d’en connaître toujours la fin)
Je me sens comme l’héroïne d’une histoire qui va voir le monde de demain. Vous savez, celle qui se tient devant un portail temporel qui la conduira dans le futur. J’ai hâte, mais j’ai peur. On verra bien.
Paula

Le destin ce puzzle confinées Mina #9 Spectacle

Ici Mina !
Aujourd’hui, il y a eu un spectacle. Et non, je ne veux pas dire un vrai spectacle comme avant. Un spectacle de rue, en bas de nos fenêtres. C’était fantastique ! J’ai l’impression de ne pas avoir vu d’autres êtres humains (à part mes deux colocs, bien sûr) depuis tellement longtemps ! Ils étaient 5 (la jauge maximale pour un groupe), et ils avaient apporté des instruments ! Nous avons ouvert la fenêtre, et nous avons regardé. Au début, il n’y avait que moi. Puis j’ai appelé Daisy qui s’est chargée d’extirper Paula de sa chambre.

Et bientôt, nous étions là, toutes les trois, accoudées à la fenêtre, à regarder le spectacle de rue. Chose que nous n’aurions sans doute jamais pu faire dans le monde d’avant, avec nos horaires différents et le rythme d’une vie universitaire assez intense. Je pense honnêtement que le confinement nous a rapprochées. Oui, même Daisy et moi. Nos disputes incessantes nous ont étrangement aidées à mieux nous connaître. (entre nous, heureusement que Paula était là, sinon on se serait probablement entretuées…
Nous avons donc regardé ce spectacle. C’était magique. J’avais l’impression de sortir d’un long rêve qui ne me paraissait pas réel. J’avais l’impression (désolée pour le dramatisme de ce que je vais dire…) de voir le monde comme un nouveau né le verrait. Avec un émerveillement  sans cesse renouvelé. Nous avons déjà perdu ça, même à notre âge qui n’est pas si avancé.Mina

Le destin ce puzzle confinées Daisy #9 Non essentiel

Salut, c’est Daisy !
Je voudrais parler des produits non-essentiels. Mais je ne voudrais pas en dire ce que tout le monde dit déjà, c’est à dire que c’est idiot que certains produits soient essentiels et d’autres non alors qu’on peut les voir dans les magasins et qu’ils ne sont séparés de nous que par un maigre ruban. (trop tard, on dirait que je l’ai déjà redit). Mais je voulais surtout dire que j’ai hâte de pouvoir acheter ces produits à nouveau en allant dans le magasin (car oui, on peut les acheter en commandant en ligne, cherchez l’erreur…)
Les boutiques m’ont beaucoup manqué. J’ai une folle envie d’aller m’acheter plein de choses. Elles n’ont pas du tout manqué à Paula, par contre. Les virées shopping auxquelles je l’ai traînée maintes et maintes fois ne lui ont pas manqué, par contre. Elle ne sortait pas de sa chambre, même à cette époque-là, et c’était la seule solution pour la faire quitter un peu son terrier ! Enfin bref, j’ai hâte de pouvoir à nouveau parcourir les allées en musique et faire tranquillement mes achats tout en traînant une Paula grincheuse parce qu’elle n’a pas pu terminer son bouquin….
Mais les habits ne sont pas les seuls qui me manquent. J’aimerais aussi pouvoir revenir acheter des DVDs, des jeux vidéos (avec Mina) et des livres (avec Paula). Et aussi toutes les autres choses que je ne peux pas acheter maintenant (mais que je vais bientôt pouvoir acheter car le déconfinement est proche !!!) et dont je ne me souviens pas la moitié (qu’importe ? Il n’y aura bientôt plus de distinction entre les produits essentiels et non essentiels.

Daisy

Le destin ce puzzle confinées Mina #8 Visite virtuelle ou cours virtuel ?

Bonjour, ici Mina !

Aujourd’hui, on peut dire que j’ai passé une journée 100% virtuelle ! Je dis ça parce que je me suis inscrite à un cours de danse virtuel (j’ai enfin osé (Daisy m’a obligé, elle dit que je ne bouge jamais du canapé..)) et aussi parce que j’ai fait une visite virtuelle !

Le cours de danse, j’ai pas assumé au début. J’ai pas allumé ma caméra. Du moins jusqu’à ce que Daisy arrive en tenue de danse (un jogging rose pour remplacer le jogging noir de d’habitude) et me dise de mettre la caméra. J’ai mis mon masque, prétextant que Daisy était dans la pièce alors qu’on ne met jamais de masque d’habitude, puisqu’on ne sort quasiment jamais. Nous avons donc suivi ce cours de danse, avec Daisy. Je crois que Paula s’était faite porter pâle, n’ayant pas envie que Daisy la force à nous rejoindre. Comme je l’enviais ! Daisy avait l’air très contente. Moi, j’étais contente de pouvoir faire un peu de sport, mais je n’étais pas très contente que la caméra soit allumée. C’était déjà assez humiliant comme ça que Daisy me voie danser, alors que tous les gens du cours le fassent….

J’ai aussi effectué une magnifique visite virtuelle d’un château avec Paula (bizarrement elle avait l’air de se sentir beaucoup mieux. Quand il s’agit d’un château, Paula est forcément là. J’ai pu admirer les beaux meubles et les tableaux. Mais y’a pas à dire, y aller vraiment c’est autre chose.

Mina

Le destin ce puzzle confinées Paula #8 Les nouveaux mots (maux ?)

Salut, c’est Paula !

Pendant le confinement, pendant cette année en général, de nouveaux mots sont apparus. Déjà, le mot confinement. Il paraît que c’était un terme nucléaire, avant. On l’utilise maintenant dans notre contexte actuel. Aussi, déconfinement et reconfinement. Ce sont des mots qui symbolisent l’espoir et le désespoir, l’un après l’autre. N’ai-je pas raison ?

Les visios existaient déjà, mais ce mot est à présent dans toutes les bouches ou presque. Que ce soit pour le travail ou pour voir les amis ou la famille, je pense que presque tout le monde en a fait au moins une pendant l’année. Le télétravail est un peu dans le même cas. Il existait déjà, mais maintenant beaucoup de monde a eu l’occasion de le faire alors qu’avant ce n’était qu’un mot qui n’évoquait pas grand chose.

Ah, il y a aussi le bon vieux gel hydroalcoolique ! Vous savez, celui qui fait très mal si on s’est fait une coupure ! Ma mère m’a dit que c’était désinfecté aussitôt et elle a beaucoup ri, mais je crois qu’elle rirait moins si ça lui était arrivé.

Le Drive et le Click and collect nous ont beaucoup facilité la vie, à toutes les trois. On a pas dû aller dans le magasin et risquer d’être contaminé.

On est maintenant tellement habitués aux expressions « distanciel » et « présentiel », que ça nous étonne presque qu’ils ne datent que de cette année.

Daisy me rappelle qu’il y a aussi les produits « non-essentiels », les « jauges », les « gestes barrières », ainsi que la « distanciation ».

Et il ne faut pas que j’oublie le « couvre-feu », un mot qui s’employait déjà au Moyen-Age !

Mina me rappelle le mot « coronapéro ». Oui, il est très important, celui-là, effectivement. Merci Mina !

Non, vraiment, c’est incroyable le nombre de mots que l’on emploie tout le temps alors qu’ils viennent presque d’apparaître !

Paula

Le destin ce puzzle confinées Daisy #8 Pour passer le temps 2 : activités…insolites

Salut, c’est Daisy !

La dernière fois, Mina vous a raconté ce que nous faisions pour ne pas nous ennuyer trop en confinement. Ce qu’elle ne vous a peut-être pas dit, c’est que les activités qu’elle a décrites ne nous ont pas occupées très longtemps. Non. En fait, on les a mises de côté dès qu’on a pu. Très tôt. D’un commun accord. Ce n’étaient pas les activités qui, selon nous correspondaient à notre situation particulière. Pas du tout. Alors on a cherché d’autres activités, des loisirs qui sortaient des sentiers battus, qui n’allaient pas nous ennuyer autant que ceux que nous avions déjà essayés auparavant en nous croyant divertis. On n’a pas cherché bien loin, somme toute. On a simplement ouvert l’ordi, et on est allées sur internet. Car comme nous le savons tous, internet est à la fois la pire et la meilleure invention jamais conçue. Pourquoi la pire, allez-vous me dire ? Parce que par le biais d’internet, certaines personnes n’hésitent pas à écrire d’affreuses choses sur d’autres personnes sous couvert d’un parfait anonymat, et parce que bien d’autres choses encore ne vont pas. Mais ce n’est pas le sujet. Nous, on a exploité la partie sympa d’internet. Celle qui, en fait, n’est pas mieux que l’autre, mais nous a diverties.

Grâce aux réseaux sociaux, donc, nous avons suivi les modes et divers autres autos que tout le monde faisait à ce moment-là. C’est encore plus amusant si tu sais que tu peux partager la bêtise avec tout le monde. Nous avons donc commencé à nous amuser. Un jour, Daisy est arrivée, sa tablette à la main, hilare. Elle nous montra une série de photos. Un challenge. Le but était de reproduire des tableaux de grands maîtres, mais en photo, avec ce qu’on avait sous la main, en mode « confinement ». C’est vraiment ce que je préfère d’internet. La folie amusante. Car cette activité peut paraître stupide, mais elle nous a occupées un bon moment. Déjà, il a fallu chercher l’ouvre que nous allions reproduire. Ensuite, nous avons cherché des objet, un coin de l’appartement, des « actrices » pour figurer sur notre œuvre. Nous avons bien ri.

Ensuite, nous avons successivement fait des paniers en papier toilette (c’est sans doute pour faire ça, que tout le monde en avait acheté, l’autre fois !), du spiritisme (je vous jure que la table a tremblé, mais c’était sans doute parce que Mina a éternué…), des tutos qui n’ont pas fonctionné (si, si, pas un seul), et on a dû acheter de la colle, des élastiques, et plein d’autres choses absurdes pour faire des coiffures soit disant fa-bu-leuses. Je vous rassure, on n’a rien testé avec la colle dans nos cheveux, on n’est pas stupides, quand même ! On a aussi tourné un court métrage et appris une chorégraphie par cœur pour la montrer à des amis et à nos grands-parents (ils ont applaudi, mais je pense qu’ils n’ont pas été très impressionnés…). On a aussi appris des poèmes par coeur et on les a déclamés en ouvrant la fenêtre, aux passants en dessous. Mina a bien voulu le faire, mais seulement parce qu’elle trouvait qu’ouvrir la fenêtre serait très amusant.

Daisy